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  • - Matines pascales à St-Hilaire dimanche matin à 6h30
    - Homélie du dimanche de Pâques à St-André


    Matines pascales à St-Hilaire dimanche matin à 6h30

    -* - Office de la lumière
    "Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre coeur et de notre esprit"
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    -* - Homélie : Que le Christ, le Vivant, nous fortifie dans nos choix et nous permette ainsi de proclamer notre foi par des actes concrets : Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !


    -* - Renouvellement des promesses du baptême et baptême des catéchumènes adultes

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    -* - Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

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    Pâques 2022- Homélie du dimanche de Pâques à St-André

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    Ces jours-ci, sur Facebook, j’ai pu voir une image qui parlera sans doute aux parents d’ados... On y voit la chambre d’un jeune dans son lit dans une chambre en bazar dire à son père : « ranger sa chambre n’est pas un commandement divin ». Et le père de répondre, en fin connaisseur biblique : « Même Jésus a plié ses affaires avant de sortir du tombeau » (Jn 20, 6)  ! Voilà qui doit nous interpeller sur ce point d’attention dans l’Évangile de ce jour. Alors que le Seigneur est ressuscité – qu’y a-t-il de plus inouï à annoncer ? – voici qu’une mention sur les linges occupe deux versets sur les dix de ce jour ! Quel est le sens de cette vigilance particulière ? Que signifient ces versets sur les linges dont seul l’évangéliste Jean témoigne ?

    Dans la Tradition, les linges pliés avec soin sont le signe que le corps n’a pas été déplacé ou volé ; mais que le Seigneur est vraiment ressuscité. Comme Lazare (Jn 11, 44), le cadavre de Jésus a été entouré de linges (Jn 19, 40). Si Lazare s’est réveillé de son sommeil, le Christ, lui, est ressuscité d’entre les morts. C’est-à-dire qu’il est revenu à la vie, notamment avec sa pleine capacité à agir : il a pu ranger les linges (v. 6-7), mais aussi parler (v. 15.19.21.26), et même manger (Jn 21, 13) !

    Mais en fait, pour l’évangéliste, ces linges bien rangés sont un signe visible qui permet de croire. Tout le chapitre 20 est ainsi fait, avec une apogée lorsque le Christ affirme à Thomas : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jn 20, 28). Ceci dit, il faut faire attention à bien comprendre ce que signifie « voir ». Il y a trois termes grecs utilisés dans cette même péricope biblique. D’abord, Marie-Madeleine « s’aperçoit que la pierre a été enlevée » (v. 1). Ici, voir, c’est percevoir (blepô en grec). Puis l’autre disciple comme Simon-Pierre « aperçoit les linges » (v. 5). Ici, voir, c’est contempler (theôreô en grec) à la manière d’un véritable « arrêt sur image ». Enfin, l’autre disciple, seul « voit et croit » (v. 8). Ici, voir, c’est un acte de foi (horaô en grec). En fait, ces linges rangés et ce manque de corps sont signifiants pour lui. « À travers l’absence physique de Jésus, la réalité d’une présence d’un autre ordre, accessible au seul regard de la foi » nous est donnée (BLANCHARD, Voici l’homme ; p. 100). Autrement dit, il ne voit qu’un tombeau vide, béant, et cette vision révèle quelque chose d’autre.

    Mes amis, cela signifie que nous n’avons pas à regarder tout de la même manière. Nos yeux sont habités de tant d’images… sur nos multiples écrans. Mais cette perception commune n’est pas un regard chrétien. Baptisés, nous ne pouvons êtes spectateurs des événements (blepô en grec) sans contempler (theôreô en grec) puis poser un regard de foi (horaô en grec). Prenons un exemple. La guerre en Ukraine est sous nos yeux. Avec force, nous constatons l’horreur de la situation. Mais voir ce mal devant nos yeux doit nous encourager à crier, comme le pape Paul VI en 1964 à l’ONU « plus jamais la guerre » mais aussi à contempler ainsi toute œuvre de Paix. Mes amis, ne fêtons pas Pâques, cette année, sans nous engager réellement et concrètement au service de la Paix. Sinon, nos volées de cloches se transformeront peu à peu dans le macabre bruit de bombes et d’explosions. Ne soyons pas de tristes spectateurs de nos journaux télévisés sans regarder l’urgence d’un engagement pour la Paix dans nos familles, à l’école, au travail, en paroisse… Et partout où les conflits existent.

    Chers baptisés de Pâques, laissez-moi vous inviter à avoir ce regard de foi, chaque jour de votre vie. Être chrétien n’est ni un grade, ni une manière d’appartenir à un groupe social. C’est une manière de vivre comme le Christ, c’est-à-dire les yeux fixés sur Dieu et avec le même Amour qu’il a eu pour chacun de nous. Ne soyons pas de celles et ceux qui regardons ce qui ne va pas, ce qui n’est ni beau, ni juste, ni bon. Œuvrons après avoir contemplé l’œuvre de Dieu. Regardons avec nos yeux de foi ce monde où déjà la vie de Dieu nous immerge. Bien sûr, être chrétien ne dispense pas d’un réalisme. Si l’ado de la maison ne range pas sa chambre, il faut l’inviter à le faire ! Mais peut-être, avec foi, faut-il aussi voir en lui – dans un même élan – un ado capable du meilleur.

    Puisse cette fête de Pâques nous aider à voir et croire que Dieu est présent, en notre temps, mais surtout en chacune des personnes que nous rencontrons. Tous créés à l’image et la ressemblance de Dieu, voyons et croyons qu’il est là, vivant, en nous et autour de nous. Amen ! Alléluia !

    P. Julien DUPONT