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    Jean Fleury,
    Jésuite, aumônier des camps de la route de Limoges

    Ce Jésuite qui avait été nommé en 1941 professeur de latin pour l’école apostolique (noviciat pour les jésuites, rue des Carmes) et directeur spirituel de la troisième division a su trouver sa place, celle d’un lion diront certains. A partir de mai 1942, il remplace le Père Pennier comme aumônier du camp de gitans de la route de Limoges où il se rend trois fois par semaine. Il se met au service du rabbin Élie Bloch qui dira juste après leur rencontre : « Ça, c’est un goy » avec une pointe de forte admiration. Il est entouré d’un groupe de jeunes femmes dont plusieurs participaient à la JEC.

    Officiellement, il n’a pas accès au camp des juifs contigu, mais les gitans l’aident en détournant l’attention des gardiens. Il citera souvent leur soutien. Avec Hélène Durand, Constance de Saint-Seine et Germaine Ribière et des aides dans l’administration, il réussit à placer en lieu sûr de nombreux juifs dont des enfants. Claire Chauveau à Iteuil cache deux enfants soutenue par ce réseau.

    Les allemands avaient installé des soldats hindous capturés en Libye près du camp des femmes communistes. Le Père Fleury craignit que cette proximité fut l’occasion pour ces militaires de s’introduire dans le camp des femmes pour y commettre des viols. Après des négociations ardues, le Père Fleury réussit à transférer le camp au lycée Saint-Joseph le 24 août l’espace de deux semaines avant la libération le 5 septembre. Pendant ce temps, il fut le lien entre les maquis qui venaient libérer Poitiers et les autorités préfectorales ce qui a évité combats et désordres. Ce rôle ne fut révélé qu’en 1960 quand Michel Debré lui remit la croix de la Légion d’honneur.

    Après la guerre, il préside le COSOR (comité des œuvres sociales des organisations de résistance) et part avec M. Jaud en mai 1945 en Allemagne au camp de Dachau pour ramener à Poitiers, le 1er juin, 102 déportés de la région.

    L’épiscopat français le nommera en 1948 aumônier national des gitans, activité qu’il gardera pendant une trentaine d’années. Il rencontre Paul VI avec une délégation de gitans. C’est une silhouette connue des Poitevins puisqu’il resta dans cette ville jusqu’en 1982 avant d’aller à Pau et de s’éteindre. « Ma vie est toute simple. Je l’ai vouée à Dieu, à mon pays et aux autres ».

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