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  • Vitraux de l’église Notre-Dame, Histoire d’une restauration

    Histoire d’une restauration
    Déposés il y a 6 ans et depuis enfermés dans des caisses, les vitraux des baies Sud de l’église Notre-Dame ont retrouvé leur place, grâce au savoir-faire de leur restaurateur, Valérie Lebrec.
     
    Les deux baies côté Est qui entourent l’Arbre de Jessé s’ornent également de vitraux nouveaux, réalisée par la vitrailliste en accord avec l’architecte en chef des monuments historiques François Jeanneau : losanges aux nuances bleues, patinés de grisaille[1]et souligné de filets bleu de Chartres, pour la partie de gauche, jaune d’argent[2] et rubis pour la partie droite. Les tons délicats s’harmonisent parfaitement avec l’oeuvre centrale.
     
     
    Une restauratrice de talent,
    Valérie Lebrec
    La vitrailliste évoque avec émotion les nombreuses altérations constatées sur les vitraux, une “galerie des horreurs” qu’elle mettra deux semaines à recenser entièrement, photographies à l’appui :
    On avait mis du scotch sur le verre ! J’ai vu des vergettes[3] collées au silicone, or le silicone est l’ennemi du verre, car on ne peut jamais l’enlever parfaitement, sauf à l’acide, mais ça attaque le verre…
    Coulures d’eaux de condensation, mastic, algues et champignons, ruptures de plomb, trous et casses…
    Avant de s’attaquer minutieusement au nettoyage, il convient d’abord d’établir un protocole de restauration.
    On essaie d’abord de conserver un vitrail avant de le restaurer, précise-t-elle. Car quand on restaure, on rajoute des éléments. La conservation c’est la crème anti-rides et une bonne hygiène de vie. Et la restauration, c’est la chirurgie esthétique !
    Et le maître verrier d’énoncer sa règle d’or :
    La conservation-restauration doit être lisible et on doit pouvoir la retirer sans que le verre soit altéré.
    La vitrailliste travaille quasi exclusivement pour des chantiers relevant des monuments historiques, comme les vitraux de la cathédrale de Luçon ou encore ceux d’églises de Rochefort et La Rochelle.
    Le coût de l’ensemble de l’opération, comprenant les études et les travaux de maçonnerie et vitraux s’élève à 115 000 euros, subventionné à 75% par l’Etat, la Région et le Département, 25% restant à la charge de la Ville.[4]
    Avant, pendant et après……
     
    pendant avant après


    [1]Grisaille : Peinture vitrifiable composée d’un fondant et d’oxydes métalliques.
    [2]Jaune d’argent : Couleur variant du jaune pâle au jaune orangé, composée d’un cément (ocre ou argile calcinée) servant de véhicule à des sels métalliques (argent, cuivre, platine).
    [3]Vergette : Tige métallique qui renforce la solidité d’un panneau.
    [4]D’après un article de Véronique Duval dans « Vivre à Niort ».