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  • Un jour de shabbat Yéshoua guérit un infirme (9ème dimanche ordinaire Année B)

    Après l’échec de son enseignement dans la synagogue de Nazareth, Yéshoua quitta les collines de Galilée et descendit dans la cité portuaire de Capharnaüm.

    C’est dans ce contexte que l’évangéliste Markos écrit : « Yéshoua entra dans une synagogue ; il y avait là un homme qui avait la main paralysée. » ( littéralement : la main desséchée ) (Marc 3, 1-6)
    « Les pharisiens observaient Yéshoua pour voir s’il le guérirait un jour de shabbat ». En effet la tradition rabbinique avait entouré le shabbat d’une série de défenses ; les rabbins avaient retenu 39 actions interdites dans le but de sauvegarder ce jour de repos et de prières.
    Selon les rabbins, prisonniers de leurs traditions rigides, on ne pouvait soulager un malade durant le shabbat que s’il était en danger de mort. Le cas du paralysé de la main offrait donc un test pour juger de l’attitude de Yéshoua sur ce point.

    Christ Yéshoua est manifestement agacé par le comportement des pharisiens dont l’ambition est de trouver un motif pour l’accuser, le condamner.

    Yéshoua invite l’homme handicapé à avancer au milieu de l’assistance et s’adressant aux pharisiens : « Ce qui est permis un jour de shabbat, est-ce de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver un être vivant ou de le tuer ? »
    « Mais eux se taisaient. »
    « Promenant sur eux un regard de colère, Yéshoua dit à l’infirme : Étends la main »
    « L’homme étendit la main et sa main fut guérie. »

    Une fois sortis de la synagogue, les Hérodiens (les partisans du roi Hérode Antipas qui constituaient un mouvement plus politique que religieux), les Hérodiens donc s’unirent aux pharisiens pour s’entendre sur les moyens de faire périr Yéshoua, le prophète de Nazareth en Galilée. "Ils avaient les mains sales " aurait dit Jean-Paul Sartre.

    Christ Yéshoua nous démontre par cet évènement que, shabbat ou non, l’important est d’ouvrir les yeux et le cœur aux misères qui nous entourent. Le Christ ne supprime pas le shabbat, et même il en donne la signification profonde lors d’un évènement qui a eu lieu précédemment : « Le shabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat. » (Marc 2, 27)

    Le récit de l’évangéliste Markos nous invite à réfléchir sur notre dimanche chrétien. Beaucoup font du dimanche "le jour du Seigneur" mais tous les jours sont " le jour du Seigneur". Nous devons nous rappeler que le dimanche est le jour particulier de la célébration de la « résurrection du Seigneur » ; cette tradition, souvent oubliée, s’origine dans le vécu des premières communautés chrétiennes.
    Dans les temps que nous vivons beaucoup de gens pratiquent des formes de christianisme très éloignées de la Parole annoncée par le Christ, ce qui explique que nombre de communautés chrétiennes soient devenues des « sarments desséchés » (Jean 15, 6) ; un aggiornamento paraît nécessaire pour un approfondissement du message évangélique. Par ailleurs n’est-il pas déconcertant de constater autant de résistances aux avancées théologiques et pastorales du Concile Vatican II ?

    Pour le renouveau de nos communautés chrétiennes locales, il me semble légitime de retrouver, lors de nos assemblées eucharistiques, la coutume du partage du pain et du vin par l’ensemble de l’assemblée. Cette pratique des premiers chrétiens, qui a perduré jusqu’au 12ème siècle, aurait une portée œcuménique, puisque ce rite du partage du pain et du vin par l’assemblée est commun aux autres confessions chrétiennes et permettrait de mieux comprendre : d’une part les paroles de la consécration "Prenez et buvez-en tous" et d’autre part l’évocation du partage du pain et du vin dans les différentes prières eucharistiques : cf texte de l’Eucharistie n°1 " afin qu’en recevant ici, par notre communion à l’autel, le Corps et le Sang de ton Fils..."
    Dans le même ordre d’idées, lors de nos célébrations eucharistiques, il serait préférable d’utiliser l’expression "partage du pain" plutôt que la formule "donner la communion" de compréhension peu évidente.

    Cette peinture du 3ème siècle (Catacombe des Sts Pierre et Marcellin à Rome) évoque une célébration de l’eucharistie appelée "fraction du pain" au sein des premières communautés chrétiennes.

    Père Joseph GUILBAUD
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