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  • Tout savoir sur la réunion avec le CCFD et la Paroisse Ste Sabine.

    - Ouverture de la conférence débat par le Père Auguste Sambou, curé de la Paroisse Ste Sabine.

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    Yvonne du CCFD


    - Présentation du CCFD .
    Œuvrer pour que chacun soit respecté et mange à sa faim dans le monde.
    3 projets :
    1- Soutenir les projets locaux. ( 500 projets dans le monde actuellement )
    2- Interpeller les décideurs politiques pour faire avancer les lois au niveau mondial.
    3- Mobiliser en France pour pouvoir soutenir les projets moralement et financièrement.
    Être là où nous vivons . Être acteurs de développement pour tous les hommes.
    En partenariat : « changer chez nous parce qu’ils changent chez eux. »

    - Présentation du séjour de M. Erminsu Pabon :
    Samedi 23 mars 2019 : Rencontre avec le CCFD
    Dimanche 24 : Conférence et dialogue avec la Paroisse Ste Sabine à Epannes.

    Erminsu Pabon dit Mincho


    Lundi 25 : Rencontre avec un producteur Bio à St Hilaire la Palud.
    Rencontre avec Mme le Maire de La Rochénard à la Maison de Retraite.
    Accueil des personnes âgées. Rencontre avec les maires.
    Mardi 26 : Rencontre avec EMMAÜS puis découverte en barque du Marais à La Garette.
    Relecture du vécu.
    Mercredi 27 : Rencontre avec le Secours Catholique, puis départ vers la Charente Maritime.

    Conférence de M. Pabon, 1er partie

    La Colombie, le 4e pays de l’Amérique du Sud par sa taille, est baignée à la fois par l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. La superficie du pays est 4 fois supérieure à celle de la France. 45.000.000 d’habitants. (Une grande partie de la population vit dans la Cordillère des Andes.)
    Située à l’extrémité nord-ouest de l’Amérique du Sud, avec pour frontières le Brésil, le Panama, le Pérou, l’Équateur et le Venezuela, le territoire colombien présente une grande bio diversité entre les régions très basses et la grande chaine côtière du monde qui se situe à 5 776 mètres d’altitude. Cette diversité géographique entraîne une diversité de climat, de culture, de population.

    Eva la traductrice

    On vit depuis plus de cinquante ans dans ce pays au milieu des conflits.
    Le pays est riche. Pourquoi ce conflit ?
    Il y a une très grande inégalité économique. Les paysans n’ont pas accès à la terre.
    La participation politique est assez faible.
    Les narco - trafiquants sont actifs et la violence bien présente.

    Le pays est à 75,5% rural, mais seulement 0,4% possède la terre.
    Plus de 64% de paysans n’ont pas de terre.
    61% de la population rurale n’est pas propriétaire d’un logement.
    Plus de 20% de jeunes sont analphabètes ; pas d’accès à l’école.
    23,8% des jeunes en campagne sont au chômage.

    Comment vivre ?

    • Aller en ville
    • Continuer à vivre à la campagne très peu dignement
    • Rejoindre des groupes armés ou des narco - trafiquants.

    Il y a des conflits armés entre :
    Les 5 groupes de guerilleros (dont le FARC )
    Les 6 groupes de paramilitaires
    Les forces de l’état : armée, police, soutien des Etats-Unis.

    En 2011 le conflit armé sévissait sur plus de la moitié du pays. La pression de la société civile amena les guerilleros et l’état à négocier.
    Mais le conflit avait fait plus de 220.000 victimes dont 180.000 civils non combattants.
    Depuis 50 ans on dénombre 6.433.000 réfugiés.

    Un accord de paix a été signé en 2016 dans le but de changer les choses afin que ces conflits ne recommencent pas.
    Le président , un ancien guerillero, a enclenché un processus de conversion intérieure.
    Pour amener la paix, il fallait prendre de vraies mesures pour changer la condition des paysans.
    Le Pape, en visite a soutenu les accords de paix.

    • Ne plus utiliser les armes pour faire de la politique.
    • Des paysans commandant des groupes armés ont promis de réintégrer la société en tant que simple citoyen, de reprendre un lien social normal.
      * On a créé des formations de leaders paysans afin qu’il puissent améliorer leur production, améliorer donc l’économie, et former d’autres personnes à leur tour.
      * On soutient la production : on aide à remplacer la culture du coca par celles du café, de la banane, du sucre, de transformer pour vendre à meilleur prix…

    * On soutient des projets sociaux :
    Activités pour les enfants
    Construction d’aqueducs …

    >>> Depuis la signature de ces accords en 2016, plus de 400 leaders sociaux ont été assassinés.

    Cette réconciliation du pays et du peuple reste un défi pour qu’on résolve le conflit non par les armes, mais par le dialogue ; La paix n’est pas juste l’affaire des guerilleros et des paysans, mais aussi celle du gouvernement et des entreprises.

    Le lien avec le CCFD reconnu au niveau mondial est important pour ce pays.

    TEMPS d’ECHANGE :

    1– Qui possède la terre ?
    C’est un gros problème. La terre appartient à des familles riches ou à des entreprises agro-industrielles.
    Il n’y a pas de réforme agricole qui permet l’accès aux terres. Le problème n’est pas résolu.
    Une grande partie des terres appartient donc aux familles riches. D’autres terres sont des réserves naturelles non exploitables.
    550.000 personnes cultivent le café et la moyenne d’une terre cultivée va de 0,5 Ha à 5 Ha au maximum .

    2– Qui alimente les groupes armés ?
    Le narco -trafic et l’exploitation illégale des ressources naturelles.
    Les grands propriétaires ont aussi des armées privées.
    Ce n’est pas un conflit entre deux armées mais un conflit entre différents acteurs sur un même territoire qui défendent des intérêts différents.

    3- Y-a-t-il des formations pour les jeunes ?
    Oui, des formations technique, politique, humaine afin de leur permettre de mieux défendre leurs intérêts.
    Beaucoup de paysans guérilleros ont perdu le sens de la vie sociale. Une formation spirituelle est aussi nécessaire.
    Des personnes de 30 ou 40 ans sont comme des enfants de 8 à 10 ans auxquels on doit apprendre à vivre en société et à entrer dans la vie civile.
    Cela nécessite du temps et cette action commence juste.

    4– A qui appartiennent les terres occupées par les groupes armés ?
    Elles restent sans autorité de contrôle et sont sources de conflits.

    5 - Quel est le niveau de corruption en Colombie ?
    Il est honteux.

    6- Que dire de l’aide des Etats-Unis ?

    Sous couvert d’aide humanitaire, les USA cherchent à prendre le contrôle .
    Pour éradiquer la culture du coca ils font déverser du glyphosate sur les champs, mais les paysans cultivent entre les pieds de coca des cultures pour se nourrir eux-mêmes .
    Les USA vendent le glyphosate, font payer le service des avions nécessaires et font protéger les terres par un service armé.
    On supprime le coca, mais on pollue les autres cultures et on contamine les hommes….

    7- Que dire de l’accord de paix ?
    Dans cet accord on traitait le sujet de l’accès à la terre pour les paysans.
    Il y avait une participation du politique et un accord pour l’éradication du coca pour le remplacer par la culture du café, de la banane, du cacao,
    Mais le gouvernement a changé et cet accord n’a pas été respecté.

    8- la formation humaine est prise en charge par qui ?
    Le pourcentage de respect de l’accord par l’Etat est peu respecté.
    C’est à la société civile d’agir.

    9– La France est une démocratie. Et la Colombie ?
    C’est une démocratie en théorie mais la corruption crée un malaise dans la société et le Président n’a pas signé les accords de paix et ne fait pas ce qui est nécessaire pour respecter ces accords.

    — - - - - - - - TEMPS DE PAUSE - - - - - - - Démonstration de danse colombienne …

    La DANSE : « C’est ainsi qu’on combat l’angoisse de la mort et qu’on met en marche la réconciliation. »

    Hugue Bodu et Sylvie Deboeuf

    Intervention de Hugues Bodu et Sylvie Deboeuf à propos de l’accueil des migrants .

    Au départ l’association ASSOLMA visait à éviter aux personnes la migration et les aidait à se maintenir dans leur pays d’origine, le Burkina-Faso, avec leurs familles.
    Mais un afflux de migrants en France a amené une autre action : Les accueillir et leur faire une place, surtout ceux qui ne peuvent rester dans leur pays d’origine du fait des guerres ou …
    Cette prise de conscience a fait se créer une nouvelle association pour que toutes les personnes sur le territoire soient accueillies et puissent se rencontrer.
    Sur notre Secteur, des logements, des formations, des cours de langue sont offerts aux migrants.
    Sur Niort, le Secours Catholique et les centres sociaux sont actifs pour trouver des hébergements et des solutions d’accueil.

    *** En Colombie, beaucoup de personnes ont émigré ( 13.000.000) et le pays reçoit actuellement beaucoup de migrants du Venezuela. ( 1.5OO OOO ) . On a peu de retour des pays qui accueillent.
    C’est en accueillant qu’on peut exprimer la solidarité avec ceux qui vivent des difficultés dans d’autres pays. On est plus habitué à ce que les colombiens quittent le pays …

    On est confronté en France à une réalité à laquelle on n’était pas préparé : dans nos villages.
    Une partie des bénévoles y voit un moyen de donner un sens à leur vie en s’engageant dans cette action, mais d’autres font aussi remarquer qu’il ne faut pas oublier d’accueillir aussi les exclus, les délaissés locaux…
    Il s’agit de trouver des valeurs communes pour vivre ensemble en étant différents.

    Conférence de M. Pabon ( SUITE )

    Pour construire la paix de manière pérenne, il faut aller dans la Colombie profonde, la Colombie des frontières, celle de la pauvreté et de l’exclusion, là où sont les jeunes, les femmes qui subissent le machisme, un endroit où les inégalités économiques perdurent.
    Il faut construire la paix depuis les territoires, les zones armées, non depuis les villes ou la capitale.

    • On accompagne par exemple les compagnies de producteurs pour les aider à vendre au mieux leur produits.
      Avec un meilleur salaire, plus de paysans resteront à cultiver leurs produits.
    • On aide les jeunes et les femmes paysannes afin qu’ils s’organisent en société.
      Il faut aller jusqu’au plus profond de l’être humain, là où se trouvent les pollutions qui empêchent le développement.

    On doit comprendre qu’il faut travailler avec tout le monde, même avec ceux qui ne nous attirent pas. On est tous égaux. On se reconnaît comme fils et filles de Dieu.
    C’est rendre l’Évangile pratique et réel.

    Comment faire s’organiser les paysans ?

    Créer des espaces de rencontre où l’on peut manger ensemble, discuter ensemble du futur à bâtir.
    Il y a un manque de confiance qui est né des années de conflit. Les gens se suspectent ;
    Cela prend du temps de recréer la confiance.

    Nous espérons que ces formations feront un effet boule de neige
    et permettront de multiplier les pas vers la paix.
    Nous voulons commencer à montrer certaines preuves de solidarité.
    On a tous quelque chose à donne, presque toujours le meilleur de soi-même.
    On recrée ainsi l’espoir dans chaque être humain, dans les familles, dans le pays tout entier …

    Beaucoup d’entre nous ont fait ce choix de rester dans notre pays pour tenter de créer un monde meilleur.


    Photos de la conférence-débat

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    le curé Auguste Sambou

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