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  • Lettre pastorale du Père Julien

    Lettre pastorale n°1 à télécharger

    Lettre aux paroissiens de Ste-Sabine-en-Niortais pour la rentrée 2022

    1. Vivre la fraternité qui témoigne de l’Évangile
    2. Aimer, c’est choisir
    3. Disciples-missionnaires

    « C’est à l’Amour que vous aurez les uns pour les autres que vous serez reconnus comme mes disciples » (Jn 13, 35). Ce verset de l’Évangile du Christ-Jésus n’est pas d’abord un impératif moral ! Bien au contraire, il nous est donné comme une Bonne Nouvelle : Dieu, le premier, nous a aimés (1 Jn 4, 19). Et c’est parce que nous recevons cet Amour de Dieu que nous cherchons à en vivre chaque jour de notre vie. Arrivant au milieu de vous pour une année, je n’ai aucune autre ambition que celle de vivre ensemble cet Amour reçu. Bien que nommé comme « administrateur », ma mission n’est pas d’abord de gérer et d’organiser, mais d’être un frère qui, avec vous, cherche à vivre comme le Christ-Jésus dans le monde de ce temps.


    1. Vivre la fraternité qui témoigne de l’Évangile

    Le troisième synode que notre diocèse a célébré en 2017-2018 a largement développé cet appel à vivre dans la fraternité ici et maintenant. Et, après deux ans de pandémie, cet appel reste plus que jamais d’actualité. Vivre la fraternité qui témoigne de l’Évangile, c’est donc d’abord soutenir les « pierres vivantes » que nous sommes tous. J’espère donc que cette nouvelle année nous permettra de faire ce choix audacieux pour nous-même et notre paroisse. Pour reprendre une expression bien connue, il nous faut peut-être moins de biens, mais plus de liens.
    Cela ne veut pas dire que les questions immobilières ou pastorales ne seront pas traitées. Bien au contraire ! Celles-ci devront être menées avec un seul impératif : être au service des relations, de ce qui permet d’être uni les uns aux autres, en communion. Chacun a déjà pu être confronté à des attitudes fratricides. Nos familles sont souvent meurtries par de tels actes. Osons donc nous parler, nous questionner, nous affermir… et ce, en respectant celles et ceux qui nous entourent et qui sont nos sœurs et frères et dans la foi.
    En ce sens, je vous invite tous à l’Assemblée Paroissiale du samedi 17 septembre où nous pourrons ensemble, mieux nous connaître, prier, proposer des initiatives missionnaires, de nouveaux horaires de messe et partager un repas. Nous vous donnons rendez-vous en l’église de FRONTENAY-ROHAN-ROHAN dès 9h30 et ce jusqu’à la fin du repas partagé !
    Ce sera le temps de la conversation, car tel est ce qui définit sans doute le mieux l’Église (Cf. Paul VI in Ecclesiam Suam en 1964). Ainsi, vivons cette année comme un dialogue, celui qui permet d’ôter nos sandales sur la terre sacrée qu’est autrui (Ex 3, 5ss).

    2. Aimer, c’est choisir

    Avoir un tel regard de foi sur autrui – et donc sur soi-même – en le reconnaissant comme son semblable, voilà un enjeu prioritaire pour nous qui cherchons à vivre de notre baptême. Nos contemporains savent, comme nous et parfois mieux que nous, s’engager pour un monde plus juste. Mais, grâce à la foi, nous y reconnaissons la présence de Dieu. Donc, le choix que nous sommes toujours invités à poser, c’est d’être affermis dans la foi (Col 2, 7).
    À l’heure où nombre d’observateurs saisissent combien l’Église Catholique vit des mutations profondes, certains en profitent pour affirmer qu’aucun avenir n’est possible pour notre institution. Les ouvriers sont peu nombreux ! Si personne n’est dupe sur les reconfigurations que nous connaissons, gageons que cela est un trait caractéristique de notre époque. Dans la foi, les chrétiens que nous sommes, croyons en la présence de Dieu et en son action constante. La moisson est abondante ! Sans doute ne faut-il pas chercher les plus grands changements dans nos bâtiments ou nos propositions, mais dans notre style de vie. Encore nous faut-il en faire le choix.
    Choisir, avec foi, de vivre en ce monde et d’aimer comme le Seigneur nous a aimés. Voilà qui pourra sembler, à quelques-uns, trop idyllique et un brin rêveur. Pourtant, si des personnes frappent à la porte de l’Église, aujourd’hui, c’est parce qu’elles souhaitent partager et vivre avec cette même foi reçue des Apôtres, celle qui leur a permis de voir les merveilles de Dieu et d’en témoigner (Ac 2, 7ss).

    3. Disciples-missionnaires

    En cherchant à reconnaître comment Dieu œuvre dans le monde de ce temps, nous entrons dans cette attitude de disciple. Et c’est par cette posture que nous pourrons être missionnaires. Entendons-nous bien ici : la mission exige que nous nous reconnaissions comme débiteurs, c’est-à-dire comme ayant d’abord tout reçu de Dieu (1 Co 4, 7). Mais, ensuite, il faut savoir donner et se donner pour répondre à l’appel de la mission.
    Les quelques rencontres que j’ai eu l’occasion de faire, ces derniers jours, me permettent de saisir la générosité qui anime nombre d’entre vous. Que Dieu soit loué pour un tel engagement ! Je suis souvent édifié par votre fidélité. Mais pour être missionnaire aujourd’hui, il faut aussi accepter que d’autres s’engagent sur un autre mode. Ainsi, j’invite chaque paroissien à entrer dans une culture de l’appel, selon les charismes des personnes. Il ne s’agit pas de demander à des nouvelles personnes de faire comme nous en organisant la vie communautaire quotidienne, mais de leur proposer, pour un temps donné, une aide, un service, une mission qui leur permette de goûter à la joie de l’Évangile.
    Avec les différents conseils paroissiaux, et dans l’élan d’un nouveau projet pastoral, j’espère que chacun pourra saisir comment l’annonce de l’Évangile n’est pas plus difficile aujourd’hui qu’hier, mais plus exigeante. L’enjeu, c’est bien d’avoir une saveur qui permette de révéler Dieu ici et maintenant (Mt 5, 13-16). S’il nous faut d’abord être ces disciples, confiants en l’action de Dieu, il nous faut aussi saisir qu’il n’a que nos vies pour se révéler à présent et redire son Amour infini.

    « Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? [Dieu a voulu] que les différents membres aient tous le souci les uns des autres » (1 Co 12,17.25). Tel est le sens d’une paroisse qui, comme une communion de communautés, permet de s’enrichir mutuellement. En effet, la diversité des propositions et la multiplicité des personnes sont une expression de ce qui est la seule richesse de l’Église : l’engagement de tant de ses membres pour le service de tous et de chacun. Puisse cette année nous permettre de vivre dans ce même élan d’Amour fraternel, celui qui, depuis notre baptême, donne sens à notre vie.

    P. Julien DUPONT