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  • Les Bienheureux Martyrs de Notre-Dame de Niort

    Le 2 septembre 1792 trois prêtres de l’église Notre-Dame de Niort ont perdu la vie en raison de leur foi, massacrés par des fanatiques .

    Il s’agit de Jean Goizet, né à Niort en 1742 d’un père aubergiste qui, après avoir été le vicaire du bien connu abbé Bion, lui succéda à la tête de la paroisse Notre Dame . Homme de terrain, il défendait avec force les intérêts de ses ouailles. Il avait, dans un premier temps, accueilli avec sympathie les bouleversements de 1789.

    Le second prêtre, Jean Landry , garçon modeste et d’une grande piété était, au début de la Révolution, devenu premier vicaire dans la paroisse où il avait vu le jour en 1762 chez un négociant.

    Quant au troisième, Jean-Philippe Marchand, fils d’un couple d’agriculteurs de Marsay, près de Poitiers, ce n’est qu’en 1790 qu’il est arrivé à Notre-Dame à l’âge de 26 ans. Très intelligent il avait terminé brillamment ses études à Saint Sulpice à Paris. D’une grande force de caractère il défendait avec fougue ses opinions.

    Un autre vicaire, l’abbé Bernard-Chambinière pourra se réfugier en Angleterre avant les événements de septembre 1792.

    Tous les quatre avaient refusé de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé adoptée par l’Assemblée Constituante et promulguée sous la contrainte par Louis XVI en novembre 1790.
    Ce document plaçait en fait l’Église de France sous la tutelle du pouvoir temporel. Le pape, souverain étranger perdait la plupart de ses prérogatives, la carte religieuse se calquait sur la carte administrative avec un évêché dans chaque département, les ecclésiastiques devenaient des fonctionnaires et les évêques comme les curés étaient élus par l’ensemble des membres, croyants ou non, des assemblées de département ou de district .
    Tous les évêques de France, sauf quatre, et la majorité des prêtres ne voulurent pas rallier cette église schismatique et le firent savoir en refusant de prêter le serment demandé par les autorités civiles.

    Après bien des difficultés, avant l’été 1791, un évêque est enfin élu pour les Deux-Sèvres ainsi qu’un curé pour la paroisse Notre-Dame.
    Les prêtres réfractaires, ‘’insermentés,’’ sont priés par la municipalité d’abandonner les lieux et de cesser toute activité pastorale. Les desservants de Notre-Dame se réfugient chez une sœur de l’abbé Goizet, rue Torse, l’actuelle rue Taury,
    En juin 1792 tous les rebelles reçoivent l’ordre de quitter le département sous peine d’être emprisonnés. Beaucoup choisissent l’émigration.. L’abbé Goizet et deux de ses adjoints, accompagnés de l’abbé Auzuret, ex-curé d’Usseau après avoir été vicaire à Notre- Dame, rejoignent Paris, étape pour eux sur le chemin de l’exil. Mais l’entrée en France des troupes austro- prussiennes affolent les révolutionnaires qui, voyant des espions partout, les arrêtent le 16 août, au lendemain de la prise des Tuileries et de la chute de la royauté. Ils sont incarcérés avec plus de 150 autres religieux ‘’insermentés’’ dans l’ancien couvent des carmes devenu une prison près de Saint-Sulpice.
    Le 2 septembre, dans le plus grand désordre, des sans-culottes envahissent toutes les prisons de la ville et en massacrent les occupants, qu’ils soient délinquants ou opposants politiques. Il y aura plus de 1550 morts dont des femmes, des enfants et environ 200 membres du clergé.
    A la prison des carmes quelques- uns, dont l’abbé Auzuret, parviennent à s’échapper mais les autres, abattus à coups de sabres ou de piques, meurent courageusement en priant. Leurs restes seront retrouvés dans un puits lors des travaux d’Hausmann et réunis dans la crypte de l’église Saint Joseph des Carmes.
    Le 17 octobre 1926, Pie XI béatifia 191 de ces hommes morts en raison de leur foi, dont 5 laïcs et les trois prêtres niortais.

    Ces Bienheureux Martyrs sont des exemples pour notre communauté.
    Invoquons les fréquemment afin qu’ils aident leurs paroissiens d’aujourd’hui à s’engager avec conviction au service de l’Eglise et du prochain.

    Equipe liturgique ‘’Sainte Thérèse’’ de N-D de Niort

    SOURCE : Trois martyrs des carmes
    Par l’abbé J-M Main de Boissière
    Aumônier du Pensionnat St Joseph de Niort (1929)