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  • Luc 20 (27-33). À la résurrection. L’espérance qui est en nous (32ème dimanche ordinaire Année C)

    L’évangéliste Loukas (Luc 20, 27-33) nous rapporte que des sadducéens viennent à la rencontre de Yéshoua pour l’interroger : ils improvisent un scenario : sept frères auraient vécu successivement avec la même femme : « À la résurrection, cette femme de qui sera-t-elle l’épouse ? » Le but des sadducéens était de ridiculiser le Christ, jugeant par le fait que la résurrection était une absurdité.

    Les sadducéens étaient les membres d’un courant du judaïsme antique, comme les pharisiens, les esséniens, les zélotes. Ils étaient les responsables du Temple de Jérusalem. Ils refusaient toute croyance en la résurrection. Par ailleurs ils en voulaient au prophète Yéshoua qui, un jour de colère, dans l’enceinte du Temple, avait renversé leurs tables de vendeurs :« Yéshoua entra dans le Temple et se mit à chasser ceux qui vendaient. Il leur disait : Ma maison sera une maison de prières ; mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » (Luc 19, 45-46)

    À l’insidieuse question des sadducéens, Christ Yéshoua répond : « Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts ne prennent ni femme, ni mari. Ils ne peuvent plus mourir, car ils sont pareils aux anges : ils sont fils de Dieu, puisqu’ils sont fils de la résurrection. » (Luc 20, 35-36)

    Le texte de l’évangéliste, évoquant l’interrogation des sadducéens, nous amène à réfléchir sur l’espérance chrétienne qui fait de la mort un passage dans la béatitude éternelle. L’espérance chrétienne donne un sens à notre mort qui n’est pas la fin de toute vie. L’espérance du Royaume éternel ressemble à un printemps et « Notre printemps est un printemps qui a raison » a écrit Paul Éluard. Si pour le chrétien la mort est une entrée dans la vie éternelle, pour l’athée matérialiste la mort ne débouche sur rien, le néant.

    Sépulture d’Etienne, premier martyr, près de Ramallah en Israël

    Les premiers chrétiens ont su exprimer cette espérance en utilisant le mot grec « κοιμητήριον » (koimeterion) pour indiquer le lieu où ils déposaient le corps de leurs défunts. Ce mot qui est devenu « cimetière » voulait dire : « lieu pour dormir » évoquant l’idée de « lieu de passage ».

    Chaque année, le 1er novembre, nous célébrons la fête de tous les saints et le jour suivant nous prions pour nos défunts. En cette occasion, il me paraît sage de réfléchir à notre propre mort afin de nous préparer sereinement à ce moment important de notre vie, ce moment où nous rejoindrons ceux qui nous ont quittés. Qu’importe le vent mauvais qui souffle sur le monde chrétien, le Christ nous attend suer le rivage.

    Yéshoua rappelle aux sadducéens que « notre Dieu est le Dieu des vivants ». C’est ainsi que l’’apôtre Paul, compagnon de Luc écrivait à ses amis de Thessalonique :
    « Nous ne voulons pas, frères et sœurs, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui sont morts ; il ne faut pas que vous vous désoliez comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Puisque nous croyons que Christ est mort et qu’il est ressuscité, de même, ceux et celles qui sont endormis en Christ, Dieu les emmènera avec lui. » (1 Thessaloniciens 4, 13-14)

    Fleur d’agapanthe

    L’agapanthe (du grec ἀγάπη - agapè) est le symbole de l’amour divin et inconditionnel

    « Soyons toujours prêts à répondre à quiconque nous demande la raison de l’espérance qui est en nous. » (1 Pierre 3,15)

    Père Joseph GUILBAUD
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