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  • L’évangéliste Loukas nous rapporte que le prophète Yéshoua était de retour dans sa région de Galilée.
    (Lc 4, 16-30) À Nazareth, il entra dans la synagogue et, après avoir lu un passage du prophète Esaïe, il se mit à enseigner.

    On pouvait penser que les habitants du village seraient heureux de sa venue, lui, l’enfant du pays dont la renommée s’est répandue jusque dans la ville de Jérusalem. Curieusement les Nazaréens refusent de croire en lui : Pour qui se prend-il le fils du charpentier ? Les villageois refusent de l’écouter et « chassent » leur prophète hors de la cité.

    En fait, nous avons, dans le récit de cet évènement, le sort qui sera réservé au Christ au terme de sa vie publique ; il sera « chassé » de la ville sainte et condamné à mourir sur une croix.

    Rejeté par les villageois de Nazareth, Yéshoua est accueilli dans la ville païenne de Capharnaüm ; la population bruyante et agitée de cette ville frontière fait bon accueil à la Parole du Christ.

    Ainsi dans son évangile, Loukas met bien en valeur l’opposition de ceux qui accueillent le Christ à ceux qui le rejettent.

    Capharnaüm
    La synagogue du 4ème - 5ème siècle

    Le récit de l’évangéliste Loukas que nous venons d’évoquer est une invitation à nous poser bien des questions :

    Certes en bons chrétiens nous célébrons la résurrection du Seigneur chaque dimanche à l’église de la paroisse ; mais quel accueil faisons-nous au Christ dans nos relations quotidiennes, dans nos engagements sociaux ou politiques ?

    Quelle place laissons-nous au Christ au sein de nos familles ? - Nous constatons que la génération actuelle est absente de nos célébrations dominicales ; mais notre conduite personnelle, en tant que parents ou éducateurs, est-elle un témoignage de la qualité de notre foi en la Parole du Christ et de la profondeur de notre vécu en l’espérance de la résurrection ?

    Le matérialisme, vécu par beaucoup de gens autour de nous, favorise l’égoïsme et le libéralisme des mœurs, le relativisme des modes de pensées. Depuis quelques générations, des religions sont venues bousculer nos convictions bien installées. D’aucuns proclament la disparition de la culture judéo chrétienne. En fait ce n’est pas le christianisme qui disparaît mais les porteurs d’Évangile.

    Beaucoup de chrétiens, ou d’anciens chrétiens pensent que la religion devrait rester enfermée dans le privé ; la religion ne serait qu’une affaire de « sacristie » ?
    Christ Yéshoua nous l’a bien dit : « Vous êtes la lumière du monde… le sel de la terre. » Dans notre société, quel espace nous reste-t-il pour l’annonce de la Parole et pour nos activités caritatives ?

    Au terme de ces interrogations,
    comme les habitants de Nazareth, n’aurions-nous pas « chassé le Christ » de notre vie – de nos cités. N’aurions-nous pas « chassé le Christ » du Royaume qu’il est venu instaurer, du monde qu’il est venu sauver ?

    « Dieu est venu parmi les siens, et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » (Jn 1, 11-12)

    Père Joseph GUILBAUD

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