Hymne "l'angoisse du démon" 

 

L'ennemi trompeur au long des siècles, l'auteur de la cruelle mort
A sur toute la terre établi ses édits venimeux :
II s'imagine qu'aucun espoir de salut n'existe pour l'homme.

Il se rit des autels, il se rit des temples, il se rit du sang de la victime,
II se rit des mensonges, il se rit des débauches, il se rit du sang de
la guerre,
II se rit que le créateur du ciel soit ignoré des nations.

Il a beau exulter parmi tous les malheurs de notre misère,
II ne peut qu'entendre la gloire de Dieu proclamée dans les cieux
Et sur terre la paix aux hommes de parfaite volonté.

Il tremble au radieux cortège des anges proclamant la nouvelle,
II tremble à l'annonce aux bergers du Christ né sur la terre :
Grande joie désormais à venir pour les peuples accablés !

Anxieux de tels événements, il va errant en diverses régions ;
II cherche résolument à savoir qui serait digne d'une telle annonce ;
II ne voit rien qui soit paru sur terre sinon de très normal.

Il apprend cependant que Jean prêche au désert,
Qu'il baptise dans les eaux du Jourdain et à tous
Impose pénitence, suite au pardon des fautes confessées.

Parmi les foules baptisées en grand nombre, il perçoit
Une voix proclamant depuis le ciel : "Celui-ci est mon Fils,
Ecoutez-le ; c'est lui mon bien-aimé, en qui je me complais".

Il voit un homme, il voit le corps qu'il avait découvert chez Adam,
N'entend rien d'autre que la voix de gloire qui descendait d'en haut ;
II comprend que la mort n'est plus la loi commune à l'existence
terrestre.

Hilaire de Poitiers
 

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