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  • 30 août – Niort
    Arrêtons-nous d’abord sur ce mot « suivre ». Le mot grec « akolouthein » donne le mot français bien « acolyte ». L’acolyte est un compagnon de route, un compagnon de marche. Le risque serait peut-être de comprendre que suivre le Christ nous mettrait en situation de suiveur. On peut comprendre aussi que suivre le Christ consiste à marcher avec lui, à être un acolyte, un compagnon de route, c’est-à-dire à accepter son chemin qui peut passer par des difficultés.

    Peut-être connaissez-vous l’interprétation de Marie Balmary, une psychanalyste qui avait traduit littéralement ; « Si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il dise non à lui-même. » C’est assez subtil : nous ne suivons pas Jésus comme on suit un gourou, sans se poser de questions, nous ne serions plus des personnes libres. Je vous propose plutôt de comprendre ainsi : si quelqu’un veut me suivre, s’il veut marcher derrière moi, qu’il se dise à lui-même non ! concernant ce désir d’être simplement un suiveur, et qu’il marche sur la même route que moi, qu’il soit comme un acolyte.

    Il y a une précision dans le texte d’évangile qui a son importance. Jésus invite le disciple à porter sa croix « qu’il prenne sa croix ». Il ne demande pas de porter celle que lui il a portée, mais celle que chacun trouve sur sa route de vie. La vie chrétienne est une vie responsable, une vie active, une vie libre, une vie faite de choix à prendre, une vie à assumer.

    Arrêtons-nous aussi sur le mot « croix ». En grec « stauros », tiré du mot « stao » qui peut simplement se traduire par « se tenir debout ». C’est une racine que l’on retrouve dans beaucoup de langues européennes, par exemple dans les mots « instaurer » ou « stable », pensons à l’anglais « to stand ». C’est une réalité à méditer, sur la croix, Jésus est mort debout.

    Et Jésus précise bien : « qu’il prenne ! » C’est une invitation à ne pas rester passif, à ne pas subir, mais à assumer, y compris sa destinée d’être humain mortel. Qu’il prenne sa mort dans ses mains. Qu’il la prenne en main ! Qu’il soit le porteur actif, conscient, de son destin de créature destinée à mourir un jour. En assumant son destin mortel, le croyant ne le subit plus. Il marche aux côtés de Jésus et comme lui, il assume.

    Je l’ai dit plusieurs fois : le chrétien fait mémoire de l’avenir. Le Christ est ressuscité, il s’est levé dans les morts, il nous fait participer à sa résurrection, nous faisons mémoire de la vie éternelle, c’est donc aussi parce que nous sommes tournés vers l’espérance de la vie éternelle, que nous nous tenons dès maintenant debout dans la foi et dans la vie.

    C’est sur cette page d’évangile que je n’ai pas choisie, que je vous dis au revoir, et que j’ai aussi une pensée pour les 5 autres paroisses du Sud Deux-Sèvres que j’ai accompagnées comme Vicaire Épiscopal.

    Je vous souhaite donc d’être de vrais disciples du Seigneur Jésus Christ, de vraiment
    marcher avec lui, de vous tenir debout dans la foi comme lui, d’assumer votre vie chrétienne, d’assumer votre vie en Église. Bonne route à tous ! Marchez avec le Christ Jésus !

    père Bernard Châtaignier