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  • Vitrail. Église de la Trinité de Sarcelles

    Durant mon ministère paroissial, j’ai souvent rencontré des gens qui, pour évoquer leurs convictions religieuses, se disaient « croyants non-pratiquants ». Faut-il y voir une « croyance » en l’existence de Dieu ? S’agit-il d’une « croyance » en la béatitude éternelle selon la promesse du Christ au bon larron ?

    Rarement les gens se disent « chrétiens ». Quelle idée se font les gens de ce Dieu que nous révèlent les évangélistes ? La fête de la Trinité, qui revient tous les ans après l’envoi de l’Esprit Saint à la Pentecôte, apparaît aux yeux de beaucoup comme un bien grand mystère ; pourtant n’avons-nous pas été baptisés « au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » ?

    L’affirmation fondamentale des évangiles concerne la divinité du prophète Yéshoua. La résurrection du Christ est certes la preuve décisive de la divinité du Christ mais, à la lecture des évangiles et des écrits des premiers chrétiens, nombreuses sont les affirmations de la divinité du Seigneur Yéshoua.

    Concernant la divinité du Christ une étude exhaustive serait profitable ; mais nous ne nous tiendrons qu’à quelques citations pour constater que le Christ lui-même se donne les attributs de Dieu :
    Matthieu 28, 18 « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. »
    Marc 2, 10 « Le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés. »
    Jean 10, 30 « Moi et le Père nous sommes un. »

    Comme nous venons de le relever dans les récits évangéliques, le prophète Yéshoua s’affirme être Dieu, mais il est intéressant de noter que le Christ qui est Dieu prie « Dieu son Père »
    Luc 6, 12-13 « En ces jours-là, il s’en alla dans la montagne pour prier et il passa la nuit à prier Dieu. »

    Y aurait-il 2 dieux ? En fait Dieu créateur de toutes choses ne peut être qu’unique. (Dans tous les monothéismes, la création est le fait d’un être suprême et unique). Dans le christianisme, cette « unité en Dieu » est affirmée par le Christ qui atteste en Jean 10, 30 : « Moi et le Père sommes un ».

    À la lecture des évangiles nous relevons que le prophète Yéshoua nous fait la promesse d’envoyer « l’Esprit ».
    Jean 14, 26 « Le Consolateur (littéralement : celui qui est appelé au secours), l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit. »
    C’est ainsi que dans la Révélation Chrétienne Dieu est Père, Fils et Esprit ; et c’est ce qui nous rassemble en ce dimanche de la Trinité. « Un seul Dieu en trois personnes » évoque pour nous un Dieu qui est parfaite communauté d’amour.

    Au parcours que nous venons de faire, nous pouvons tirer cet enseignement : si nous sommes baptisés au nom du Dieu-Trinité, cela signifie que la vie chrétienne est aussi « communauté d’amour ». Il nous est primordial de retrouver l’enseignement du Concile Vatican II sur la notion de « communauté » au sein de l’Assemblée Ecclésiale. Il ne peut y avoir de communautés sans l’action de l’Esprit Saint ; il ne peut y avoir l’Esprit Saint que dans une communauté d’amour.

    « Le mystère du Dieu-Trinité, me dit un jour un pasteur, c’est le mystère de trois personnes qui s’aiment immensément. On pourrait donc bien parler du « Dieu-famille ». Aussi les relations entre les membres d’une même famille devraient toujours être à l’image des relations entre les trois personnes de la Trinité.

    La Trinité d’Andreï ROUBLEV

    « J’aime beaucoup la Trinité : chaque personne de la Trinité est tournée vers l’autre.
    La religion qui m’a été apprise est une « religion vers » :
    c’est-à-dire une religion qui sort de soi, qui est penchée hors de soi ».
    Sœur Emmanuelle

    Père Joseph GUILBAUD
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