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  • Parabole du Pharisien et du publicain (Collecteur d’impôts)
     
    De tout temps, les Sages ont utilisé des histoires, des images, pour illustrer leur pensée. Nous connaissons tous les Fables de La Fontaine, empruntées pour beaucoup d’entre elles à un fabuliste grec légendaire nommé Esope. Jésus, lui aussi, a largement utilisé un mode d’expression populaire, cependant très différent. Dans l’Evangile, il porte le nom de ‘Parabole’.
    Dans le passé, le « Blé Qui Lève » a proposé la lecture de quelques-unes des paraboles les plus connues (le Bon Samaritain, l’Enfant prodigue, le Semeur…). Nous nous proposons de continuer ce travail, car c’est à travers ces ‘histoires’ que Jésus nous révèle le cœur du message évangélique, en particulier tout ce qui concerne l’attitude du croyant vis à vis de Dieu. Voici comment Jésus en parle par la parabole du Pharisien et du Publicain (Luc 18, 9-14) .

     9 Et il dit aussi, à certains qui mettaient leur confiance en eux-mêmes du fait qu’ils étaient des justes et qui méprisaient les autres, cette parabole :

    10 " Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l'un était pharisien et l'autre publicain . 11 " Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : " Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. " 12 " Je jeûne deux fois la semaine, j’acquitte la dîme de tout ce que j’acquiers. "

    13 " Le publicain, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : " Dieu, sois favorable au pécheur que je suis. "

     

    9 Et il dit aussi, à certains qui mettaient leur confiance en eux-mêmes du fait qu’ils étaient des justes et qui méprisaient les autres, cette parabole :

    10 " Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l'un était pharisien et l'autre publicain . 11 " Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : " Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. " 12 " Je jeûne deux fois la semaine, j’acquitte la dîme de tout ce que j’acquiers. "

    13 " Le publicain, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : " Dieu, sois favorable au pécheur que je suis. "

    14 Je vous le dis : celui-ci redescendit justifié dans sa maison, mais non celui-là, car quiconque s'élève sera abaissé, mais qui s'abaisse sera élevé. "

     

    Cette petite histoire est encadrée par deux phrases équivalant aux « morales » des fables. Le 1er verset (9) indique pour qui cette histoire est racontée. le dernier verset(14) en donne la conclusion logique. Cette sentence se retrouve en Luc 14, 11 : dans un contexte différent, Jésus recommande de ne pas rechercher les premières places.

     
    Quels en sont les personnages ?
     
    Jésus, qui raconte l’histoire, dans un contexte polémique (contre ceux qui s’estiment justes et méprisent les autres). Dans tout l’Evangile, quel que soit le récit, le discours ou la parabole, c’est toujours Jésus qui est au centre : c’est toujours l’Evangile de Jésus Christ.
     
    un pharisien qui se regarde avec complaisance et qui a piètre opinion de ceux qui l’entourent. Les pharisiens représentaient un courant de la vie religieuse juive ; ils étaient très attachés à la loi de Moïse, jusque dans ses moindres prescriptions. Jésus partageait avec eux la foi en la résurrection. Paul était de formation pharisienne, et s’opposa violemment aux premiers chrétiens, avant de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas et de devenir l’Apôtre que l’on sait.
     
    un publicain qui se reconnaît devant Dieu tel qu’il est : un pécheur. Les publicains étaient méprisés par le autres juifs parce qu’ils collaboraient avec l’occupant romain et avaient une réputation de malhonnêteté dans leur manière de percevoir des impôts. L’Apôtre Matthieu était publicain, ainsi que Zachée dont parle Luc au ch. 19 (1-10).
     
    Enfin n’oublions pas Dieu auquel l’un et l’autre s’adressent. Si nous pouvons dire que le récit évangélique a le Christ pour centre, il est, lui, entièrement tourné vers son Père.
     
     
    Piste pour comprendre
     
    Jésus veut étonner son auditoire. Il semble inverser l’ordre des valeurs : ce qu’a fait l’homme qui applique la loi, et même en rajoute, ne le rend pas juste, alors que l’autre, avec son péché, rentre chez lui en ami de Dieu (justifié). Que s’est-il passé ? Le premier a beau s’adresser à Dieu, lui rendre grâce : il n’a pas besoin de lui. Il ne le remercie pas pour la grâce que Dieu aurait pu lui donner. Ses bonnes actions lui suffisent. Il est tellement plein de lui-même que Dieu n’a plus de place en lui. Le second, lui, se reconnaît pécheur ; il est vide devant Dieu. Dieu peut alors entrer dans sa vie.
     
    François d’Assise l’avait bien compris
     
    On prête à François cette réponse à un de ses frères, réponse qui nous semble correspondre parfaitement au message de Luc :
    - Dieu, fit observer frère Léon, réclame notre effort et notre fidélité.
    - Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas l’accomplissement de soi, ni une plénitude que l’on se donne. Elle est d’abord un vide que l’on se découvre et que l’on accepte, et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude. Notre néant, vois-tu, s’il est accepté, peut devenir l’espace libre où Dieu peut encore créer.
    (Eloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre, Paris, Editions franciscaines, 1984, p.114)
    Joseph CHESSERON