• Logo
  • Pour les numéros voir le plan est en fin de page

     

    Saint André, qui est-ce ?


    Un des douze apôtres choisis par Jésus, le frère de Simon-Pierre, originaire de la ville de Bethsaïde en Galilée, pêcheur sur le Lac de Tibériade (Jean 1, 44).

    D’abord disciple de Jean-Baptiste, il est « le premier appelé » et il suit Jésus pendant trois ans, servant plusieurs fois d’intermédiaire, en homme de contact sans doute.

    Une tradition tardive le dit crucifié sous l’empereur Néron à Patras en Grèce en l’an 60. Sa croix en X n’apparaît dans l’art qu’au 14ème siècle.

    Fêté le 30 novembre, il est le patron du patriarcat de Constantinople. On ne sait pas l’origine de son titre à Niort.

     

     

    Porte en chêne, par Bourdin 1871

     

    Les actes du martyr d’André (6ème siècle) rapportent son jugement par le proconsul Égée à Patras (Grèce). Dans un long dialogue il propose un choix à André : sacrifier aux dieux de Rome en mettant de l’encens sur la flamme de l’autel, ou être crucifié. André répond alors par la phrase célèbre : « O bonne croix, longtemps désirée, tu as reçu ta beauté des membres du Seigneur. » (Vêpres du 30 novembre. Banderole tenue par les trois anges du vitrail). André sera lié sur sa croix, pour que le supplice dure plus longtemps.

    En 1964, Paul VI rendit à la cathédrale orthodoxe de Patras des reliques de saint André gardées à Rome depuis le sac de Constantinople par les croisés

     

    UN PEU D’HISTOIRE               

    Sur la colline dominant la Sèvre et le vieux port, entourée de rues étroites et tortueuses, l’église Saint-André, avec celle de Notre-Dame, est une des deux plus anciennes de la ville de Niort.

    12ème siècle. Une église romane existait là, dont un intendant du Poitou a dit qu’elle était la plus grande et la plus belle de toute la province. Il n’en reste qu’une colonne ronde engagée, avec son chapiteau à gauche de la porte de la sacristie.

    15ème siècle. Reconstruction gothique, avec piliers continuant sans chapiteaux les nervures prismatiques des voûtes, toujours visibles dans le chœur.

    1588. Les guerres de Religion. L’église est ravagée par les protestants qui viennent de reprendre la ville. Ne subsistent que deux travées du chœur avec leurs bas-côtés, et deux chapelles.

    Restauration sommaire. Un mur est bâti pour séparer le chœur de la nef, laissée à l’abandon.

    Proches de cette époque, restent les parements avec un décor « Renaissance » datés par un cartouche : 1596, sans doute même 1546, ainsi que les caissons récupérés du plafond et placés sous le balcon du petit orgue (n° 5 sur le plan).

    1658. Des travaux sur piliers et voûtes sont attestés par plusieurs inscriptions aujourd’hui disparues

    1685. Révocation de l’Edit de Nantes. Au titre de ce qu’on appellerait aujourd’hui « les dommages de guerre », Louis XIV fait rebâtir et agrandir l’église, de 8 mètres en longueur sur 16 mètres de largeur. Un mur la ferme de nouveau, à la moitié de la nef actuelle.

    1737. La foudre tombe sur le grand vitrail et casse les « trèfles » qui seront remplacés par des traverses perpendiculaires.

    1793. L’église est transformée en « Temple de la montagne » pour les clubs révolutionnaires, puis en magasin à fourrages.

    1823. Les fabriciens écrivent au ministre des cultes, dénonçant l’exiguïté et la vétusté de l’église : il y pleut à travers les « lattis de sciage » du plafond.

    1828. Une flèche (pseudo-gothique) est élevée devant le chœur, (avec deux cloches du fondeur Osmond, aujourd’hui à Echiré).
    Elle durera 50 ans.


    Vers 1840, un croquis d’A. Baugier repris par A. Bouneault donne bien l’état des lieux : chœur gothique sans vitrail, colonnes rondes de Louis XIV et plafond, autel galbé sous baldaquin, chaire (actuelle) à droite, bénitiers de 1780 (aujourd’hui dans l’entrée). Les bancs occupent un bas-côté, un bras de croix et une petite partie de la nef.

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     

    croquis d’A. Baugier

    A l’extérieur

    La façade a été particulièrement soignée, avec ses deux flèches de 70 mètres dominant la Sèvre. Au galbe du portail, Jésus remet la croix à saint André (à sa droite) et les clefs du Royaume à son frère saint Pierre.

    Les voussures des portes sont finement sculptées de feuillages variés tenus par de petits personnages : anges, chevaliers, moines et saintes femmes.

    Un vaisseau majestueux attend le visiteur.

    Les vitraux

    Ils sont tous d’origine tourangelle :

    Ceux du chœur sont de l’atelier Lobin, fondé par Julien-Léopold (1814 – 1864) père, repris par son fils
    Lucien-Léopold (1837 – 1892) maîtres verriers qui oeuvrèrent pour plus de 600 églises dans le Centre-Ouest.

    Le grand vitrail d’axe (1858) suit la formule du vitrail-tableau, chevauchant les cinq lancettes pour
    évoquer le martyre de saint André, condamné au supplice de ce qui deviendra la croix de saint André (en forme d’ X).
    Cinq médaillons retracent des épisodes de sa vie :
    1. Il écoute Jean-Baptiste (Jn 1, 40)
    2. Il conduit son frère Pierre à Jésus (Jn 1, 41.42)
    3. L’appel de Pierre et André, pêcheurs (Mc 2, 16 – 18)
    4. André à la multiplication des pains (JN 6, 8.9)
    5. André prêche avec bonheur
    Le tout sous trois anges et un Christ en gloire.

    Dans les bas-côtés, les saints en pied sont plus tardifs :
    Blaise et Nicolas, Macrine, patronne du Marais et Radegonde, patronne de Poitiers, Marie des douleurs et Jésus aux outrages (1880).

    Trois rosaces : de saint Dominique en façade, de la Vierge au pignon nord, et de saint Joseph, entouré de personnages de la Bible, au sud.

    Les vitraux de la nef, en dalles de verre éclatées, serties dans le béton, ont été posés en 1963 par Van Guy, autre atelier de Tours. Ils illustrent les sept sacrements, mariage et Ordre étant situés à la même fenêtre.

     

    Les Peintures  

    Louis Germain (1827 – 1910) est un artiste niortais qui dès 1860 offrit à Saint-André la grande toile de la Fuite en Egypte.

    Il peint ensuite à même les pierres (sans préparation « a fresco », d’où la fragilité aux intempéries) des scènes de la vie du Christ :

    1870 : Le Christ au jardin des oliviers

    1889 : Les saintes femmes au tombeau

    1892 : Jésus rencontre sa mère

    Viennent enfin les thèmes nationaux chers à l’époque :

    1894 : Le baptême de Clovis

    1896 : Le départ de saint Louis pour la croisade.
    Ces peintures, assez dégradées, demandent un bon éclairage.

    Louis-Adolphe Lecoq d’Arpentigny (1822 à Rouen) a assuré toute la partie non figurative, une grande qualité décorative, dans l’harmonie des fonds colorés et la variété des motifs.

    On remarquera notamment la chapelle des fonts baptismaux, bénie en 1884.

    La même équipe a décoré l’église Saint-Hilaire de Niort.

    Le mobilier

    Le Christ en croix du chœur (Cl. MH. en 2002), belle sculpture du 17ème siècle, provient de l’abbaye des Chatelliers (Chantecorps), démantelée à la Révolution
    La chaire, ouvrage du 17ème siècle (Cl. MH en 1942), porte sur son panneau central l’extase de sainte Thérèse d’Avila. Elle provient sans doute d’un carmel.
    Douze stalles du chœur sont un ouvrage très soigné, de 1884. Les accoudoirs évoquent des animaux fantastiques.
    Ambon et pupitre sont du sculpteur niortais Laurent Page.
     

    Les autels

    Le maître-autel, au fond (4), est l’œuvre de l’atelier Bordas de Poitiers. Il fut construit juste à temps pour la consécration de l’église en 1874. Le baldaquin a été remplacé par un retable néo-gothique assez important, incluant le tabernacle. Le devant est orné d’une large sculpture peinte représentant la multiplication des pains par Jésus et ses disciples, également évoquée par une inscription au sol : vos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts, qui mange de ce pain et boit mon sang vivra éternellement. (Jean 6, 49.51)



    Les autres autels sont de la même veine, personnalisés par la sculpture du devant, selon le saint patron (= n° du plan). 

    1. Présentation de Marie au Temple
    2. Le coup de lance. Pélicans donnant leur cœur à leurs petits
    3. Procession des reliques de saint Nicolas
    5. Guérison d’un infirme au tombeau de sainte Radegonde
    6. Présentation de Jésus au Temple
    7. L’atelier de Nazareth avec aussi Jean-Baptiste et sa mère.
    L’ensemble de ces thèmes, assez rares, est traité finement
     

    Les inscriptions

    Elles sont abondantes dans l’église Saint-André, en latin pour celles du 19ème siècle, et parfois en lettres gothiques :

    Sur les murs :

    Au baptistère : un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême (Ephésiens 4, 5)

    A la chapelle 2 : mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi (Matthieu 26, 38)

    A la chapelle 6 : ne m’appelez pas Noëmi, mais appelez- moi Mara, car le Tout-puissant m’a rendue amère à l’extrême (Ruth 1, 20)

    Sur les douze croix de consécration peintes sur les douze piliers : le nom des douze apôtres et le Credo (= Je crois en Dieu) se déroulant en douze phrases depuis le chœur jusqu’à l’entrée de l’église.

    Sur le vitrail de saint André,

    sur ceux de Van Guy, facilement lisibles, constituant comme le rappel d’une catéchèse sur les sacrements après le baptême.

    Les quatorze stations du chemin de croix (plâtre polychromé, vers 1875) ont leur explication sur leur encadrement volumineux. Départ en (1). Nombreux personnages, dont l’expression correspond à la sensibilité religieuse de l’époque.

     

    La statuaire

    La production parisienne est envahissante, avec les huit saints et saintes dans les niches du clocher, les statues de Pierre et de Paul dans l’entrée, celle de saint Michel (7), et celles de sainte Macrine et sainte Radegonde (5), colorées, toutes en fine pierre calcaire.

    Ne méprisons pas pourtant des statues de plâtre aux vêtements richement décorés : Marie (1) et Clotilde (5) notamment.

    Mention spéciale à la statue monumentale de saint André au pignon extérieur du chœur (1876).

     

    Divers

    Au gré de votre visite vous pourrez découvrir encore : un tableau de la Déposition de croix, donné par Napoléon III, un autre du Christ en croix par Latinville (1772), tous deux en 7, un beau confessionnal néo-gothique, les bénitiers de marbre noir (1780-82), les médaillons de la cuve baptismale, etc…

     

    Les grandes orgues à la tribune ont été construites en 1924 par A. Cavaillé-Coll-Convers. Intervention limitée de Deliancourt en 1960. Actuellement hors d’usage, ainsi que l’orgue de chœur, construit en 1926 par Brun et Binette de Poitiers, très délabré.

    Les cloches

    Elles sont trois dans la tour nord, avec moutons de fonte, signées « Bollée père et fils fondeurs accordeurs au Mans ».Elles ont été baptisées en 1865.

    Celle de 1900 kg sonne le « ut 520 vib. »
    Celle de 1300 kg sonne le « ré 582 vib. ». Selon son inscription, elle remplace une cloche de 1828.
    Celle de 700 kg sonne le « ré 602 vib. » (proche du mi).

    Elles sont marquées de croix, de reliefs de l’Immaculée Conception, de saint André, des armes de Mgr Pie, évêque de Poitiers.

    Plan