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    Ce soir-là à Jérusalem  

     
     
    Depuis lundi et pour 7 jours, le Peuple hébreu célèbre sa sortie d’Egypte ; la mémoire d’une libération toujours actuelle. Ce soir, c’est la fête de la Pâque – Pessa’h ; ce soir, dans la famille de Yosseph (Joseph) à Nazareth, l’heure est à la célébration du Seder, le repas pascal.

     
    L’enfant s’appelle Yéshoua (Jésus) – Yéshoua est le prénom que lui avaient donné ses parents. L’enfant veut savoir : « en quoi ce soir se distingue-t-il de tous les autres soirs ? Oui, pourquoi tous les autres soirs mange-t-on du pain et des herbes de toutes sortes, et ce soir uniquement du pain non levé et des herbes amères ?

     

    Alors Yosseph lui répond : « C’est que ce soir est un soir unique entre tous les autres soirs ; ce soir, nous rappelons que d’Egypte Yahweh a fait sortir son Peuple ». Ce soir, c’est Pessa’h, la Pâque. Le Peuple élu de Dieu refait les gestes de ses ancêtres, tels qu’ils sont prescrits dans la Torah : (cf. rituel de la Pâque Exode Ch. 12).

    « Vous mangerez à la hâte, c’est la Pâque du Seigneur ; au passage de Dieu, le pain n’aura pas le temps de lever ».

     
    Myriam (Marie), c’est la mère. Myriam a apprêté le Seder. Selon une tradition : les 3 pains azymes, les matsot : (1 pour les prêtres – 1 pour les lévites – 1 pour la famille) puis les herbes amères (le persil, le cerfeuil, le raifort) pour signifier la servitude d’autrefois – la pâte de fruits signifiant le mortier avec lequel les Hébreux devaient construire les demeures de Pharaon – un œuf cuit dans la cendre en signe de deuil en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem et dans l’espérance de sa reconstruction en l’honneur de Yahweh ; sans oublier l’agneau, celui-là même que Joseph de Nazareth a sacrifié pour la fête de Pessa’h. Enfin le vin, dans une coupe d’argent, qui sera bu dans l’espérance de la venue d’Elie, pour le grand soir de l’ultime délivrance.
     
     
     
     

     
    Dans la famille de Joseph de Nazareth, une chaise demeure vide autour de la table du Seder, marquant l’absence des frères qui ne peuvent célébrer la Pâque en liberté. Joseph dit : « Voici le pain que nos ancêtres ont mangé dans le pays d’Egypte ; voici le vin de liberté. Quiconque a faim, qu’il vienne manger, que tout nécessiteux vienne célébrer la Pâque ».
     

    C’est cette même Pâque que le Fils de Joseph – ou le Fils de Dieu – désira d’un grand désir célébrer avec ses disciples, avant de souffrir, avant de mourir. C’était au 14ème jour du mois de Nisan, c’était le 6 avril de l’année 30 ; c’était à Jérusalem.

     

    Et déjà brillaient les premières lumières du shabbat...

     
    Il est 17h à Jérusalem : Jésus discrètement se repose de la chaleur du jour, à l’ombre d’un olivier touffu, sur la colline qui surplombe le parvis du Temple ; la ville s’anime à l’approche du Seder.

    A l’invite de Yéshoua deux disciples partent préparer la salle du Seder, en ville, sur le mont Sion, dans la maison de Marie, mère de Jean Marc. Le Cénacle désormais est apprêté pour le repas pascal : les fleurs de la vallée du Cédron entourent un chandelier qui éclaire les visages.

    Le pain azyme, le vin, les herbes amères sont apportés… Un disciple
    ajoute : « et l’agneau pascal ? » Il faut bien dire que les disciples n’avaient pas encore compris l’importance de ce Seder, ils auront le temps de comprendre après, après les évènements...

     
    Il est 21h là-bas à Jérusalem : Jésus descend du mont des Oliviers, en passant par Béthanie, pour prendre ses amis, en particulier El’azar (Lazare) qu’il avait ressuscité d’entre les morts la semaine précédente. Les femmes descendues de Galilée accompagnent Marie, la mère de Jésus. Le Cénacle est paré pour la fête. Le Seder commence.

     

    Dans les rues de Jérusalem brillaient les lumières du shabbat.

     
    Yéshoua prit le pain et dit : « Ceci est mon corps. Partagez-le entre vous. Et le vin, c’est mon sang. Vous ferez cela en mémoire de moi ». Ce fut la dernière Pâque de Jésus, mais aussi la première eucharistie.

    Le lendemain, Jésus de Nazareth meurt dans la grande désolation du Vendredi.
     
     

     
    Et puis, après « shabbat hagadol », c’est-à-dire « le grand shabbat » de la Pâque, Jésus est encore là - à la surprise générale ! - Il est ressuscité. Il est vivant - C’est cela la Pâque du Christ ; Jésus a fait passage de la mort à la vie ; comme le Peuple hébreu passant de la servitude à la liberté – comme le Peuple chrétien encore aujourd’hui faisant passage de la mort à la résurrection.

     

    * * *

    Ce soir nous célébrons le Seder qui est devenu l’Eucharistie.
     

    Ce soir, c’est la fête du Christ
    qui nous a laissé ce mémorial :

     
    « Faites cela en mémoire de moi ».

     
    C’est la fête de tous les prêtres qui continuent de célébrer l’Eucharistie, dans tous les pays, sur tous les continents.

    C’est la fête des prêtres que nous avons connus : ceux qui ont déjà fait passage pour la Maison du Père, pour la résurrection éternelle.

     

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    C’est cette même Pâque que le Fils de Joseph – ou le Fils de Dieu – désira d’un grand désir célébrer avec ses disciples, avant de souffrir, avant de mourir sur la croix.
     

    C’était au 14ème jour du mois de Nisan ; c’était le 6 avril de l’année 30.

     

     
     
     
     
     

    Et dans Jérusalem brillaient les lumières du shabbat.

    Père Joseph GUILBAUD

    Textes du père Joseph Guilbaud

    Jeudi Saint