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  • Ce qu’attend le CCFD-Terre solidaire d’une élection présidentielle

    La période électorale actuelle, qu’elle concerne la présidentielle ou les législatives, est avant tout, pour l’immense majorité des Français, une étape politique nationale, alors même que sa dimension internationale ne peut être ignorée. En effet, depuis deux ans, nous sommes confrontés à de multiples crises qui se croisent et s’entrecroisent : crise sanitaire avec la pandémie du Covid-19, crise alimentaire, crise de la pauvreté, crise des inégalités, crise économique et financière, crise sociale, crise climatique, nombreux conflits… Celles-ci ont montré l’ampleur de l’inter­dépendance des États et des populations.

    Le besoin de solidarité internationale pour garantir le respect de la dignité des hommes, des femmes et des enfants de notre planète apparaît d’autant plus urgent pour être à la hauteur des défis à relever. Or, les choix politiques français peuvent entraîner des conséquences fortes sur d’autres États – en particulier sur ceux qui sont les plus vulnérables et fragiles –, sur leur capacité de développement et le respect des droits humains de leur population.

    Dans ce contexte, le CCFD-Terre solidaire entend attirer l’attention des citoyens et des candidats aux élections sur des enjeux qui lui paraissent essentiels : poser les bases d’une souveraineté alimentaire au bénéfice de toutes et tous, exiger une vraie justice climatique qui passe par une véritable transition écologique, sociale et économique, agir pour une réelle justice fiscale, supprimer le fardeau de la dette des pays les plus pauvres, rendre les multinationales responsables des effets de leurs activités, refonder la politique étrangère de la France pour qu’elle soit plus respectueuse des droits humains, faire évoluer les politiques migratoires pour remettre l’humain au centre.

    Au cœur des enjeux électoraux actuels se trouvent l’attention aux plus vulnérables et ­l’urgence écologique, la « clameur des pauvres » et la « clameur de la terre », comme le dit le pape François dans l’encyclique Laudato si’. Pour y répondre efficacement, face aux menaces sur la démocratie, aux replis identitaires, aux risques de communautarisme, à la peur de l’autre et des différences, nous n’avons pas d’autre choix que de trouver de nouvelles manières de « vivre ensemble ». Nous sommes ainsi appelés à une véritable conversion de nos pratiques de dialogue (voir l’encyclique Fratelli tutti) et de débat public, afin de construire collectivement et en nous enrichissant de nos différences des voies d’avenir pour notre pays et pour chacun de ses habitants.

    Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre solidaire.