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  • A quoi sert la confirmation ?

    Pour répondre à cette question, somme toute légitime, il nous faut faire un détour par le Nouveau Testament (ce qui ne signifie pas que l’Ancien Testament ne parle pas, à sa façon, de la confirma­tion).

    On peut imaginer l’aventure des Envoyés (c’est le sens premier du mot « apôtre »), pour annoncer la Bonne Nouvelle, en trois actes.

    Acte 1. Pierre, l’apôtre, un ami fidèle sur lequel Jésus peut comp­ter ? Non ! Un faible et un lâche, qui a peur des moqueries, des in­sultes, pire encore, peur de la violence. À cause de cela, il renie Jésus, son ami, qu’il avait juré de défendre. Et les autres ? Ils se sont tous « vaillamment » enfuis lors, de l’arrestation de leur maître ! Échec des envoyés de la première mission ?

    Acte 2. Après la mort de Jésus, et sa Résurrection, malgré l’opti­misme des évangélistes, Matthieu (28, 19), Marc (16, 19-20), et Luc (24, 32-33), les disciples forment un groupe centré sur lui-même, apeu­ré : « Ils avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des juifs ! » (Jo 20,19).
    Les disciples n’ont ni la compétence, ni l’audace, de parler de leur espérance à leurs contemporains.
    Jésus se serait-il trompé dans le choix de ses disciples ? Sa venue dans le monde se serait-elle soldée par un échec ?

    Acte 3. Avec tous les Juifs, les disciples préparent la fête des cin­quante jours (la « Pentecôte »), cette fête qui rappelle l’alliance de Dieu avec son peuple. C’est donc une fête importante, qui ras­semble les Juifs, venant de toutes les régions du monde ancien où vivent des fils d’Israël (Ac 2,5). Il y a beaucoup de Juifs pieux à Jérusalem, à ce moment de l’année, qui ne parlent pas tous araméen, la langue des Apôtres, qui « sont restés au pays ».
    Les disciples se trouvent aussi réunis à Jérusalem. Se passe alors un événe­ment extra­ordinaire : un grand souffle secoue le lieu où ils se trouvent et, des « langues de feu » se posent sur la tête de chacun d’eux. Il ne s’agit pas de prendre ce que dit Luc au pied de la lettre. Il utilise des images pour tenter de dire une expérience « in­dicible ». Le vent fort évoque l’Esprit de Dieu, le feu, la force di­vine. Alors, les disciples osent sortir. Ils se mettent à parler avec courage et compétence. C’est en premier, Pierre, le pêcheur, l’humble artisan sans culture, celui qui a renié son maître, qui pro­clame sa foi dans un long discours. Il n’a plus peur des moqueries (2,14-41), de la foule (3,11-26), des menaces (4,17-22), de la pri­son (5,17-18). La réponse de Pierre, et des disciples, est coura­geuse et définitive : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». L’Esprit lui a donné courage et éloquence. Il en va de même pour tous les disciples, ceux de Jésus, ceux d’autrefois, ceux d’aujour­d’hui.

    Et nous dans tout ça ? À quoi peut « servir » la confirmation que nous avons reçue à sept ans, autrefois, pour les plus vieux d’entre nous, ou que nous recevons, aujourd’hui, entre 13 et 15 ans, de ma­nière plus responsable, peut-être, des mains de notre évêque, ou de son délégué ?
    Si nous comprenons bien ce qui est arrivé aux disciples, le même événement nous arrive à nous aussi, de manière moins « spectacu­laire ». Mais en profondeur, il s’agit de la même chose.
    En latin, le verbe « confirmare » signifie « affermir, fortifier, consolider, encourager, ras­surer, appuyer par des preuves ». Ainsi, la confirmation nous « sert » à devenir des chrétiens adultes, ca­pables de vivre leur foi et de proclamer leur espérance, soutenus en cela par la puissance du Saint Esprit.

    Voilà à quoi « sert » la confirmation. À nous d’en faire bon usage pour affermir notre foi.