• Logo
  • "Dieu de miséricorde infinie"

    Le père Bernard Châtaignier nous parle de miséricorde, du temps pascal et du baptême

    2ème dimanche de Pâques

    En ce 2ème dimanche de Pâques, institué « dimanche de la miséricorde » par le pape Jean-Paul II le 30 avril 2000, nous devions vivre dans notre paroisse St Pierre et St Paul de Niort la célébration communautaire du sacrement des malades. Nous avions choisi cette date parce que le Catéchisme pour adultes des Évêques de France dit que « L’onction des malades est par excellence le sacrement de la miséricorde du Christ et de l’Église » (§ 443)

    Et plus loin, il en parle comme le sacrement de la « compassion » du Christ et de l’Église : « Le Christ, qui "a connu l’épreuve comme nous et n’a pas péché" (He 4,15), a témoigné d’une compassion toute particulière pour les malades et tous ceux qui étaient atteints par la souffrance physique. Annonçant la Bonne Nouvelle du salut, il guérissait ceux qui venaient à lui (cf. Mt 9,35 ; Mt 14,35-36). Homme des douleurs, il a porté toutes les souffrances des hommes et c’est grâce aux blessures de sa passion qu’il apporte la guérison (cf. Is 53).

    Son attitude en face de la souffrance et de la mort, il veut qu’elle soit aussi celle de ses disciples. "Guérissez les malades" leur ordonne-t-il en les envoyant en mission (cf. Mt 10,8). Et, de fait, "ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient" (Mc 6,13). » (§ 445)

    En cette période de pandémie, nous sommes donc invités à penser particulièrement aux malades et à toutes les personnes qui soignent, aident, ou simplement manifestent de la compassion.

    Dans la lettre apostolique « Misericordia et misera » donnée en conclusion du jubilé extraordinaire de la miséricorde, le pape François nous exhortait : « l’Église doit toujours être vigilante et prête à identifier de nouvelles œuvres de miséricorde et à les mettre en œuvre avec générosité et enthousiasme. Efforçons-nous donc de donner des formes concrètes à la charité, et en même temps intelligence aux œuvres de miséricorde » (§ 19)

    Remarquons encore que la prière d’ouverture de la messe présente Dieu comme « Dieu de miséricorde infinie ».

    Dans l’antiquité chrétienne, ce dimanche était appelé dimanche « in albis », dimanche en blanc. Les nouveaux baptisés venaient à la messe, habillés du vêtement blanc qu’ils avaient reçu à la veillée pascale. Dans certaines églises, lors de la liturgie, ils déposaient leur vêtement blanc sur l’autel et prenaient place au milieu des autres fidèles, montrant qu’ils faisaient partie de la communauté.

    La nappe blanche posée sur l’autel peut être considérée comme le vestige de cette coutume ancienne, et surtout peut encore rappeler à chacun qu’il est baptisé et devenu enfant de Dieu. L’antienne d’ouverture dit en effet : « comme des enfants nouveau-nés ont soif du lait qui les nourrit, soyez avides du lait pur de la Parole, afin qu’il vous fasse grandir pour le salut. Alléluia ! »

    Le rite de consécration d’un autel reprend tous les symboles du baptême :
    - l’eau : l’autel est d’abord aspergé
    - le saint chrême : l’autel est oint de l’huile sainte
    - le vêtement blanc : l’autel est revêtu d’une nappe blanche
    - la lumière : des cierges allumés au cierge pascal sont posés sur l’autel.

    Devant l’autel, nous sommes devant notre propre mystère. Les symboles nous invitent à tenir ensemble le baptême et l’eucharistie et même plus. Pour faire simple, on dit comme sous forme de slogan que la célébration chrétienne unit le mystère du Christ Sauveur avec le mystère du chrétien sauvé. L’autel représente le Christ et il représente chaque baptisé.

    On a aussi appelé ce dimanche : dimanche de la quasimodo. Et la prière d’ouverture fait en effet référence au baptême. Comme des enfants, comme des… en latin « quasimodo ». C’est magnifique parce qu’en reliant la tradition antique et la miséricorde nous nous rappelons que le premier sacrement de la miséricorde est le baptême : « je reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés » comme nous disons dans le symbole de Nicée-Constantinople.

    Je pense donc qu’en ce dimanche nous pouvons aussi penser particulièrement à ceux qui auraient dû être baptisés à Pâques et qui n’ont pas pu l’être, pour qu’ils gardent confiance et espérance.

    P. Bernard Châtaignier