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  • Quel évangile – Quelle bonne nouvelle ?
     
    La plus lointaine tradition attribue le 3ème évangile à un certain Luc. Qui est-il ? Nous ne le savons pas très bien. Les lettres de Paul citent trois fois ce nom : dans la lettre à Philémon : « 23 Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus Christ, te salue, 24 ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. » - dans la lettre aux Colossiens (4, 14) : « Vous avez les salutations de Luc, notre ami le médecin, et de Démas ».- dans la 2ème lettre à Timothée (4, 11) : « Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est précieux pour le ministère ». Nous n’avons pas d’autres renseignements sur lui, sinon qu’il est l’auteur du livre des Actes des Apôtres.
    Comme c’était annoncé dans le dernier « Blé Qui Lève », nous allons faire connaissance avec le début de la vie publique de Jésus en Galilée (Lc 4, 14-30).
     
    14 Alors Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, et sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans leurs synagogues et tous disaient sa gloire.
    16 Il vint à Nazara [Nazareth] où il avait été élevé. Il entra suivant sa coutume le jour du sabbat dans la synagogue, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui donna le livre du prophète Ésaïe, et en le déroulant il trouva le passage où il était écrit : 18 L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a conféré l'onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté, 19 proclamer une année d'accueil par le Seigneur. 20 Il roula le livre, le rendit au servant et s'assit ; tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui. 21 Alors il commença à leur dire : " Aujourd'hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l'entendez. " 22 Tous lui rendaient témoignage ; ils s'étonnaient du message de la grâce qui sortait de sa bouche, et ils disaient : " N'est-ce pas là le fils de Joseph ? " 23 " Alors il leur dit : " Sûrement vous allez me citer ce dicton : "Médecin, guéris-toi toi-même. " Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm, fais-en donc autant ici dans ta patrie. " 24 Et il ajouta : " Oui, je vous le déclare, aucun prophète ne trouve accueil dans sa patrie. 25 En toute vérité, je vous le déclare, il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Elie, quand le ciel fut fermé trois ans et six mois et que survint une grande famine sur tout le pays ; 26 pourtant ce ne fut à aucune d'entre elles qu'Elie fut envoyé, mais bien dans le pays de Sidon, à une veuve de Sarepta. 27 Il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; pourtant aucun d'entre eux ne fut purifié, mais bien Naamân le Syrien. " 28 Tous furent remplis de colère, dans la synagogue, en entendant ces paroles. 29 Ils se levèrent, le jetèrent hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline sur laquelle était bâtie leur ville, pour le précipiter en bas. 30 Mais lui, passant au milieu d'eux, alla son chemin.
    Ce passage est comme un résumé de ce qui va se passer dans l’Evangile selon Luc.
     
    L’Esprit Saint : Cet Esprit qui le pousse à revenir en Galilée et qui est sur lui pour qu’il annonce la Bonne Nouvelle aux pauvres, il le promettra à ses disciples tout à la fin de l’évangile (24, 40) : « et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis [annonce de la Pentecôte : la venue de l’Esprit Saint]  ».
     
    La place des Ecritures : « " Aujourd'hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l'entendez ». Ce qu’il va vivre sera la réalisation de ce que les Ecritures ont annoncé. Il le reprendra avec les disciples d’Emmaüs (24, 27) : « commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. »
     
    L’Evangile de la tendresse, résumée par la formule : « la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». C’est seulement en Luc que se trouvent la parabole du bon Samaritain, la guérison d'une femme infirme ou d'un hydropique le jour du sabbat, la parabole du fils retrouvé, la parabole du riche et du pauvre Lazare, l’histoire de Zachée, …autant de textes qui disent la tendresse de Dieu.
     
    Le rejet par son propre peuple : A travers les habitants de Nazareth qui ne voient en lui que « le fils de Joseph », nous apercevons les autorités de Jérusalem. Quand Jésus, devant leur tribunal, déclare (22, 69-70) : « …désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu puissant. ", ils dirent tous : " Tu es donc le Fils de Dieu ! " Il leur répondit : " Vous-mêmes, vous dites que je le suis. " Ils dirent alors : " Qu'avons-nous encore besoin de témoignage, puisque nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche ? »
     
    Ses compatriotes veulent le faire mourir : « ils le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline sur laquelle était bâtie leur ville, pour le précipiter en bas. » A l’horizon, se profile la Passion et le Calvaire. C’est le bout du chemin par lequel doit passer Bonne Nouvelle qu’il est venu annoncer.
     
    Cependant, l’heure de la Passion n’est pas encore arrivée (Mais lui, passant au milieu d'eux, alla son chemin.). Ce chemin le conduira de la Galilée à Jérusalem, où, par sa Passion, sa mort et sa résurrection, il accomplira pleinement la mission que son Père lui a confiée.
    Joseph CHESSERON