• Logo
  • Présentation de l'Evangile selon saint Luc
     
    Pendant l'année 2009-2010, à la messe, la liturgie de la Parole nous propose de lire l'Evangile selon saint Luc. Chaque dimanche, nous ne pouvons lire qu'un court passage du texte évangélique. C'est pourquoi il nous a paru bon d'en donner une vue d'ensemble. En faisant cela, nous répondons à la préoccupation de Luc lui-même :
    Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements accomplis parmi nous, d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et qui sont devenus serviteurs de la parole, il m'a paru bon, à moi aussi, après m'être soigneusement informé de tout à partir des origines, d'en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. (Lc 1, 1-4)
     
    L'Evangile (Bonne Nouvelle) n'est pas d'abord un discours sur Dieu. Cette Bonne Nouvelle est une Personne : Jésus, Christ et Seigneur, une Bonne Nouvelle "pour", adressée à tous. Nous nous proposons de découvrir ce qu'annonce Luc dans son prologue : "...un récit ordonné… pour que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus". "Ordonné" signifie que l'on donne un ordre, un sens à des données / témoignages venus des témoins oculaires. Autrement dit : "Vers où (ou vers qui) l'Evangile nous fait-il marcher, en accompagnant Jésus ?"
     
    1, 1-4
    Prologue (voir plus haut)
     
    1, 5 – 4, 13
    Récits d'introduction : Evangile de l'enfance
    Ce qu'on appelle "l'Evangile de l'enfance", c'est le témoignage de la première communauté chrétienne illuminée par la foi au Christ ressuscité : cet enfant, né d'une femme, est la réalisation pleine et entière de l'attente du Peuple d'Israël, et, à travers ce Peuple, de toutes les nations. Il est celui que le Père envoie dans le monde, dans notre humanité, pour nous "dire" sa tendresse. Mais, à la manière de Dieu au commencement (Gn 1), quand il dit, il fait. Jésus est investi pour cela lors de son baptême ( l'Esprit descend sur lui – le Père lui dit : "Tu es mon Fils bien-aimé")
     
    4, 14 – 9, 50
    La pratique libératrice de Jésus en Galilée
    L'épisode inaugural de Jésus à la synagogue de Nazareth est comme une annonce, en condensé, de ce qu'il va vivre et qui va nous être raconté : Il réalise aujourd'hui ce que le prophète Isaïe a dit : "L'Esprit du Seigneur est sur moi… pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres…" (on peut parler de discours – programme de libération) ; il est rejeté par les siens, qui veulent le faire mourir. Mais, comme dit l'Evangile selon Jean, l'heure n'est pas encore venue. Il parcourt la Galilée (dite autrefois Galilée des Nations). Dans la puissance de l'Esprit, il prêche, il enseigne, il guérit.
    Pour que des hommes puissent continuer son œuvre de libération, il choisit les Douze. Plus tard, en direction de Jérusalem, il choisira et enverra 72 autres missionnaires.
    Déjà il suscite l'opposition des scribes et des pharisiens : la Passion se profile à l'horizon.
     
    9, 50 – 19, 28
    La montée à Jérusalem
    Le salut exposé dans toutes ses dimensions
     
    Le narrateur rythme cette partie du texte par trois mentions de la marche vers Jérusalem, lieu où se réalisera le salut (9, 51 – 13, 22 – 17, 11). Jésus lui-même, presque en fin de parcours (18, 31), en donnera le sens  : " Voici que nous montons à Jérusalem et que va s'accomplir tout ce que les prophètes ont écrit au sujet du Fils de l'homme. Car il sera livré aux païens, soumis aux moqueries, aux outrages, aux crachats ; après l'avoir flagellé, ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. "
    Par des dialogues, des discours et des paraboles, Jésus précise quel salut il vient apporter. Ce salut, c'est la tendresse même de Dieu offerte aux pauvres et aux exclus, et promise aux païens. Luc insiste sur cette tendresse de Dieu par des récits qui lui sont propres : le bon Samaritain – guérison d'une femme infirme ou d'un hydropique le jour du sabbat – parabole du fils retrouvé – parabole du riche et du pauvre Lazare – histoire de Zachée…
    19, 29 – 24, 36
    L'accomplissement du salut
    Par son dernier repas avec ses disciples, Jésus inaugure la Nouvelle Pâque. Par sa prière au Jardin des Oliviers, il entre dans le dernier combat (agonie) ; son arrestation et sa comparution devant le Sanhédrin (le Conseil supérieur des chefs du peuple juif) et le Gouverneur romain aboutissent à sa condamnation à mort. Pierre le renie, mais, par ses larmes, il reste ouvert à la tendresse de Dieu (le Seigneur posa son regard sur lui)
    A la croix, le brigand repenti bénéficie de cette tendresse de Dieu. Ne serait-il pas la figure de chacun d'entre nous ? Par sa dernière parole de pardon, par la remise de l'Esprit à son Père qui, lui-même, l'en avait "baptisé" en le déclarant Fils, enfin par sa mort sur la croix, Jésus a accompli l'œuvre que lui a confiée son Père :
    La foule, en se frappant la poitrine, s'ouvre au pardon.
    Mais la mort n'a pas le dernier mot : au matin du premier jour, les femmes, les premières, reçoivent au tombeau le message de la résurrection. Par sa rencontre avec des disciples sur la route d'Emmaüs, Jésus fait comprendre qu'il réalise en sa personne ce dont parlent les Ecritures.
     
    24, 36-53
    Epilogue
    Jésus apparaît aux Onze et à leurs compagnons. Il leur annonce leur mission : prêcher la conversion et la rémission des péchés à toutes les nations. Il se sépare d'eux (Ascension), en leur annonçant la venue de celui que le Père a promis.
     
    N.B. L'œuvre de Luc comprend également le livre des Actes des Apôtres. Jésus continue d'actualiser, de rendre présent, par la communauté de ses disciples, ce qu'il a réalisé une fois pour toutes, par sa vie, sa mort et sa résurrection.
    Joseph CHESSERON
     
    P.S. Dans le prochain numéro du 'Blé Qui Lève', nous dirons quelques mots de l'auteur du 3ème Evangile. Puis lirons ensemble l'épisode de la venue de Jésus à la synagogue de son village, Nazareth.