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  • Conférence-Débat avec Patrick Savidan jeudi 26/11/2015

    Jeudi 26 novembre 2015
    à 20 h 30
    Centre Du Guesclin
    Place Chanzy
    NIORT

    L’inégalité malgré nous
    Entre notre désir d’un monde meilleur et nos actes qui l’empirent
    (Julie Clarini, Le Monde)

    Conférence-Débat

    avec Patrick Savidan

    Philosophe à l’Université de Poitiers
    Président de l’Observatoire des inégalités,
    Auteur du livre « Voulons nous vraiment de l’égalité ? »
    (Albin Michel)

    ENTREE LIBRE


    Président de l’Observatoire des inégalités, le philosophe Patrick Savidan s’interroge dans son dernier livre, Voulons-nous vraiment l’égalité ?, sur un paradoxe : alors que nous ne cessons d’en dénoncer les effets, jamais les inégalités ne sont autant creusées qu’aujourd’hui.

    Plus on est riche plus on le devient, plus on est pauvre plus on s’enfonce dans la pauvreté. Comment comprendre cette dissociation entre un désir partagé et une réalité contrariée ? Comment saisir cet écart entre ce que l’on dit vouloir et ce que l’on fait ? Plutôt que d’immoralité, Patrick Savidan interroge la notion de “faiblesse de la volonté” pour tenter d’éclairer ce scandale démocratique. Une réflexion riche et stimulante, symptomatique de la tension entre la société dans laquelle nous vivons et celle vers laquelle nous tendons, collectivement. (Jean-Marie Durand, Les Inrocks)

    “Voulons-nous vraiment l’égalité ?”, vous demandez-vous. Comment, dans cette question, saisir le sens de ce “vraiment” ? Induisez-vous que nous ne désirons pas l’égalité, collectivement ?

    Patrick Savidan – Ce “vraiment” recouvre l’étendue de ma perplexité. Le constat que je fais, comme chercheur et en tant que président de l’Observatoire des inégalités, c’est que l’accumulation de connaissances sur ce sujet de préoccupation central ne produit pas les résultats escomptés sur le plan politique et social. Je ne dis évidemment pas qu’il n’y a plus rien à faire : il faut toujours actualiser les données, trouver de nouvelles manières d’informer, toucher de nouveaux publics, appréhender les dynamiques nouvelles. Mais il faut aussi que nous gardions à l’esprit que cela ne suffit manifestement pas.

    Le désir de justice sociale qui s’exprime dans nos sociétés a beau être massif, durable et assez bien informé, il ne débouche pas sur la mise en œuvre de politiques ou de pratiques qui lui correspondent. D’un point de vue factuel, nous pouvons même dire que les inégalités se creusent à mesure que notre connaissance du problème s’affine… Il n’y a clairement pas d’harmonie entre ce que nous savons, ce que nous déclarons désirer et ce que nous faisons. C’est cette disjonction qui a suscité chez moi, non pas un quelconque pessimisme, mais la conscience plus aiguë qu’il n’y a pas de corrélation simple et évidente entre mieux savoir quelque chose et agir en fonction de ce que l’on sait en matière de justice sociale… et qu’il est urgent de s’en soucier.