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  • Dans le petit village de Nazareth, le charpentier Yossef était bien connu. Le métier du bois était rentable et faisait vivre aisément la famille. Myriam son épouse était discrète ; elle aimait bien pourtant bavarder avec les voisines à la fontaine du village. Les parents veillaient sur leur enfant premier-né Yéshoua qui, nous assure l’évangéliste Loukas, « croissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. » (Luc 2, 52)

    C’est dans la maison de Nazareth que Yéshoua a appris de ses parents les valeurs traditionnelles de son peuple. C’est dans cette famille que le fils de Yossef a appris les fondements de la vie civique et religieuse. C’est dans ce village de Galilée que le fils de Yossef a vécu sa relation à Dieu, s’est exercé aux prières de son peuple, a découvert le respect des autres et la joie de vivre.

    Comme tous les enfants juifs, Yéshoua a suivi les traditions religieuses : à 13 ans le jeune Yéshoua devient un « Bar Mitzvah », un « fils de la loi », il se doit de vivre en adulte et participer aux célébrations de la communauté juive.

    Chaque année, les parents de Yéshoua montaient à Yerushalayim (Jérusalem) pour la fête de la Pâque. L’évangéliste Loukas met en valeur la fidélité de Yossef et Myriam dans la pratique des fêtes religieuses. Cette montée à Yerushalayim pour les fêtes était un évènement considérable : parcourir la distance entre le village de Nazareth en Galilée et la Ville Sainte en Judée (103km à vol d’oiseau) était une pratique fort exigeante. Pour des raisons de sécurité le voyage ne pouvait se faire qu’en intégrant une caravane.

    Loukas nous raconte (Luc 2, 41-51) que l’année des ses 12 ans Yéshoua était monté à Yerushalayim avec ses parents. Sans avertir Yossef et Myriam, Yéshoua partit seul au Temple. Pendant trois jours, les parents le cherchent et finissent par le retrouver discutant avec les docteurs de la loi. Les parents n’avaient pas du tout apprécié la fugue de leur enfant :

    - « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi. »
    « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. » (Luc 2, 48-49)

    Les parents ne comprenaient pas bien le sens de ces évènements ; l’évangéliste nous affirme :
    « Quant à Myriam, elle retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. »

    Myriam, comme toutes les mères, s’est interrogé sur l’avenir de son enfant. Les parents qui apprennent à leurs enfants à progresser dans la vie doivent admettre qu’ils évoluent souvent dans une direction qui leur échappe. Comme toutes les mères, Myriam a compris peu à peu que l’avenir de Yéshoua dépassait ses attentes. Cependant la famille de Nazareth demeure le point de départ de la longue histoire du christianisme.

    Père Joseph GUILBAUD

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