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  • « Je chanterai éternellement
    les miséricordes du Seigneur »

    Ce grand désir de notre 
     Sœur Thérèse Madeleine de la Sainte Face
     (Ida MarcelleMORISSET)

     s’est réalisé ce mercredi 11 mars 2015.

     Elle est née le 1er juillet 1916 à Mallet près de Mauzé sur le Mignon dans les Deux-Sèvres. Son père était minotier et elle était la 3ème des 5 filles de la famille. Elle racontait, qu’à sa demande d’un petit frère, sa maman répondait : « Les garçons sont trop chers ! ».

    Après l'école communale, elle quitta la minoterie pour l'école Saint-André à Niort. D'abord élève, elle y devint enseignante. Enjouée, entreprenante et entraîneuse elle s'occupe des enfants et organise à 18 ans un pèlerinage à Rome.

    Le 6 août 1938 elle entre au carmel de Niort où elle fera profession le 6 Janvier 1941 et ira aider plusieurs carmels dont celui de Jérusalem pendant 20 ans, répondant ainsi à son désir missionnaire. Puis elle revint en France et fut prieure 10 ans au carmel d'Aix. A la fermeture de celui-ci, en l'an 2000, elle demanda à revenir à son carmel d'origine. L’un des premiers jours après son retour elle se présenta en récréation comme une postulante, chantant et dansant sur un pas de polka : « C'était une pauvre vieille de 84 ans qui s’était mis en tête de rentrer au couvent. Elle frappe à la porte d’un monastère cloîtré, criant d’une voix forte : ne pourrais-je pas entrer… ».

    Elle nous avoua plus tard qu’elle chantait mais que, ce soir-là, son cœur était bien triste de ne pas retourner en Terre Sainte. Elle vécut ce retour comme un nouveau départ, humblement et simplement, s’engageant de tout cœur dans la vie de la Communauté. Son souhait était toujours d’ « être avec la Communauté ». En 2009, lors de notre transfert à Bessines, elle était hospitalisée. Quand elle revint avec nous, elle ne pouvait plus se déplacer qu’en fauteuil roulant mais elle circulait librement jusqu’au bout des couloirs, surtout jusqu’à la statue de Notre Dame du Mont Carmel qui lui rappelait le carmel d’Haïfa où elle avait vécu 6 mois. Elle restait là longtemps à prier.

     Ses épreuves de santé n’ont pas altéré sa joie et sa gaieté. Son amour de la vie, ses nombreuses relations, son don de contact, son ouverture sur le monde, son intérêt pour tout, son attention aux personnes, lui ont gardé jusqu’au bout une Jeunesse d’esprit et de cœur où se réalisait sa devise : Amplius : toujours plus ! Et cela en chantant, en toute situation, même dans la dépendance de la vieillesse. C’est aussi en chantant beaucoup que nous l’avons accompagnée les dix derniers jours précédant sa mort. Spécialement par le chant qu’elle gestuait encore, avec ses bras et ses mains ouvertes et qui exprimait bien ce qu’elle vivait profondément, surtout depuis le mois d’août dernier :

    R/ Humblement, dans le silence de mon cœur, 
    Je me donne à toi, mon Seigneur.

    Par ton amour, fais-moi demeurer
    Humble et petit devant toi. R/ 

    Entre tes mains, je remets ma vie,
    Ma volonté, tout mon être. R/ 

    Je porte en moi ce besoin d’amour,
    De me donner, de me livrer sans retour. R/ 

    Vierge Marie, garde mon chemin dans l’abandon,
    Dans la confiance de l’amour. R/ 
     
     Tout au long des jours, elle lisait et relisait les textes (grossis à cause de sa mauvaise vue) de la Parole de Dieu et des Psaumes. Souvent elle les proclamait à haute voix, s’en émerveillant toujours et s’en nourrissant. Consciente de sa pauvreté, elle aimait beaucoup Ste Madeleine, « Petite Thérèse » – sa patronne de l’année- et Saint Joseph qui est venu la conduire à la Plénitude de la Vie ce mercredi de mars. Elle avait composé – au moment de la réflexion de notre transfert- cette prière à Saint Joseph que nous disons chaque jour.

     Ô bienheureux St Joseph, fidèle protecteur du Carmel, vous que Ste Thérèse n’a jamais prié
    en vain, nous recourons avec confiance à votre puissante intercession pour l’avenir du Carmel.
     Enseignez-nous le silence, la prière et l’humilité que vous avez parfaitement vécus auprès
     de Jésus et de Marie.
     Obtenez-nous grâce, lumière, et force pour accomplir la volonté de Dieu et soyez remercié pour tout ce que votre paternelle vigilance accomplit pour nous.
     
     Nous vous remercions de prier avec nous pour elle comme elle nous l’a demandé, et nous sommes sûres qu’elle ne nous oubliera pas comme elle nous l’a promis. Elle nous disait, surtout ces derniers mois, de tout son cœur aimant : « Merci ! Grand merci ! de m’avoir reçue, de m’avoir recueillie ». Elle saura manifester à chacun et chacune sa reconnaissance et son affection, spécialement à sa famille qui lui était si chère. Comme l’a souhaité un prêtre ami : « que se manifestent, que fructifient, qu’éclatent les semences qu’elle a fait éclore dans le jardin de nos existences ».
     
    Vos Sœurs du Carmel de BESSINES
    16, rue de Bellevue 
    79000 BESSINES