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  • Samedi 20 janvier 2024, en l’église Saint-Etienne, catholiques et protestants ont prié ensemble dans le cadre de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens : Livret, homélication et photos

    Samedi 20 janvier 2024, en l’église Saint-Etienne, catholiques et protestants ont prié ensemble dans le cadre de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens : Livret, homélication et photos

    • -* Quelques photos de la célébration
    Livret de la célébration

    -* Homélication d’Emmanuel Marzin, pasteur de l’Eglise Protestante Baptiste de

    Homélication d’Emmanuel Marzin, pasteur de l’Eglise Protestante Baptiste de Niort

    Niort

    Lecture de Luc 10.25-37

    De qui suis-je le prochain ?

    Dans cette parabole célèbre, il est important de regarder aux échanges entre Jésus et son interlocuteur. Car l’interrogation de ce dernier, à savoir « Qui est mon prochain ? » est problématique.

    Pourquoi l’évoquer ainsi ?

    L’interrogation de cet enseignant de la Loi laisse entendre qu’il est possible de s’abstenir d’aimer. En effet, sa question suggère qu’il est concevable de désobéir au commandement d’amour car tout homme ne serait pas forcément notre prochain.

    Soyons lucide ; nous sommes enclins à poser une limite à l’amour, une limite que nous nous autorisons à redéfinir en fonction des événements et des crises auxquelles nous sommes confrontés.

    Dans son rapport à l’autre, Jésus propose une fraternité qui va à l’encontre de nos beaux sentiments car rappelons-nous que cette parabole était choquante à son époque. Le Samaritain, c’est le frère ennemi, c’est le voisin que l’on déteste, il est celui qui a reçu une même vérité Du Dieu très haut mais s’en est détourné trop rapidement.

    Oui mais voilà, Jésus a fait du samaritain un modèle d’amour et de compassion, de solidarité et de fraternité. Jésus choque certes son auditoire mais il l’interpelle surtout. Car pour les juifs hier et pour nous aujourd’hui, le Seigneur nous demande d’aimer, d’aimer celui qui nous effraye, celui que l’on rejette volontiers car il nous est plus que tentant de l’oublier.

    Notez que dans des moments de crises notamment, une société comme la nôtre se cherche des cibles pour conjurer sa situation malheureuse. Elle s’efforce de détourner le regard en se cherchant un fautif tout désigné que l’on va pouvoir traiter avec mépris. Ce fut le cas des samaritains du point de vue des juifs au temps du Christ.

    Notre société est tout aussi capable, aujourd’hui comme demain, de se trouver de nouveaux samaritains, de désigner celui qui est à même de pouvoir être traité avec bien moins de dignité que si cela avait été nous-même. Elle le fera sur la base de sa croyance, du motif de son exil pour trouver refuge en France, etc.

    Et quand notre société en arrive là, il nous est tentant de nous asseoir à côté des moqueurs, de nous associer au mépris ambiant et d’en oublier l’interpellation conclusive de cette parabole :

    « À ton avis, lequel de ces trois s’est montré le prochain de l’homme qui avait été victime des brigands ? »

    • Ne sommes-nous pas encore les imitateurs du prêtre ou du lévite de la parabole ?
    • N’avons-nous pas encore ce réflexe de vouloir limiter notre amour du prochain ?
    • N’avons-nous pas détourné le regard, endurci notre cœur quand la haine faisait irruption pour maltraiter cet autre, celui qui est une cible facile en ce jour ?

    Notre devoir, notre mission en tant que disciple du Christ est de nous laisser saisir par l’interpellation de notre Seigneur qu’il veut faire résonner dans nos cœurs aujourd’hui encore :

    « He bien, va, et agis de même… »

    Cet appel à agir, est un appel à aimer, un appel à témoigner de l’amour du Christ en faisant connaître son amour par nos paroles et nos actes dans ce monde, dans cette société, dans notre ville.

    Bien évidemment, l’amour que le Seigneur nous invite à manifester envers l’autre n’est pas un amour vain fait seulement de belles paroles. Il ne s’agit pas de cela. Jésus parle ici de la bienveillance : un amour actif et volontaire. C’est une attitude globale envers l’autre qui ne soupçonne pas le mal et qui lui veut du bien.

    Et pour le Christ, cette attitude commence déjà avec soi-même. Car n’en oublions pas qu’aimer son prochain dans la perspective chrétienne, c’est aimer l’autre comme soi-même.

    Autrement dit : nous avons le devoir de faire aux autres ce que l’on aimerait que l’on fasse pour nous. Aussi, soyons vigilant quant aux haines et mépris qui se choisissent de nouvelles victimes. Osons dénoncer celles-ci quand elles font surface et sont dirigées envers quiconque nous est différent. Soyons vigilant car nous pouvons éprouver des difficultés à aimer, à porter secours à l’autre. L‘amour du prochain n’est pas toujours chose facile. Il ne va pas de soi si l’on s’arrête à nos raisonnements.

    Mais entendez plus encore ceci : Cet amour n’est possible que si l’on est préalablement aimé par quelqu’un en qui on peut puiser cet amour. Sans un tel modèle, sans une telle inspiration portée par l’Esprit de Dieu au plus profond de notre cœur, où irions-nous ? Comment parviendrons à aimer dans de telles situations ?

    Qui d’autre que Dieu nous permet de puiser à la source de l’amour unique et véritable ? Qui d’autre que Jésus demeure pour toujours l’unique exemple de cet amour parfait pour le prochain, nous qui le sommes pour lui ?

    Car Lui nous a aimé alors que nous étions ses ennemis. Lui a donné sa vie pour témoigner de l’étendue de son amour. Que notre Dieu soit glorifié pour son Amour si grand. Qu’il soit notre secours pour qu’aujourd’hui, nous demeurions les dignes témoins de son amour dans une société qui oscille plus aisément du côté de la haine et du mépris que celui de l’amour vrai !

    Emmanuel MARZIN
    Pasteur de l’Église Protestante Baptiste de Niort
    17, rue de L’herse - 79000 Niort
    06.99.26.43.44
    https://epb79.fr/

    -* Quelques photos de la célébration