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  • La laïcité
    « Si écouter l’autre et parler ensemble ne résout pas tout, cela évite souvent de transformer un désaccord en conflit. » (Emile Poulat)

    Au programme des soirées de l’EsH
    En janvier : Eglise et démocratie
    En février : Diversité internationale :La laïcité hors de France (voir le diaporama)
    En mars : "La laïcité n’est pas ce que vous croyez"


    Vendredi 9 janvier 2015
    Conférence-débat
    « Eglise catholique et démocratie »
    Avec Paul Valadier, jésuite, professeur au Centre Sèvres

    Alors que la très grande majorité des catholiques d’Occident adhère désormais à la démocratie, pourquoi le fonctionnement de l’Église devrait-il rester calqué sur un modèle monarchique ?

    On peut affirmer sans grand risque d’erreur que la très grande majorité des catholiques dans les pays occidentaux adhèrent aux systèmes démocratiques qui structurent la vie sociale ; on peut même avancer qu’ils sont des citoyens participants, engagés dans divers secteurs de la vie nationale, et pour la plupart opposés à l’abstentionnisme électoral !

    Comment des citoyens démocrates, partisans du contrôle des pouvoirs, de l’élection de leurs responsables à tous les niveaux de la vie sociale, de la participation dans toute la mesure du possible au destin de la Cité, abandonneraient-ils ces exigences en franchissant le seuil de leurs églises ? En conséquence, il est assez légitime de se poser la question pourquoi la démocratie ne serait-elle pas possible dans l’Eglise catholique ? Et même, ne serait-il pas schizophrénique d’être démocrate dans son pays et d’y renoncer dans la vie de l’Eglise ?
    Paul Valadier a été rédacteur-en-chef de la revue jésuite Etudes. Il défend une écoute et un dialogue sur tous les sujets de morale personnelle, car pour lui la conscience morale est liée à la liberté. Il a publié une vingtaine d’ouvrages. Dans « L’intelligence de croire » (Salvator, avril 2014) il livre ses réflexions sur le christianisme aujourd’hui.

    Vendredi 9 janvier 2015 20 h 30
    Lycée st André (grand amphi)
    14 rue de Souché
    Niort
    (entrée et parking libres)


    Jeudi 5 février 2015

    Conférence débat

    «  La laïcité hors de France  »

    Avec Christian Bernard, historien des religions

    Plus d’un siècle après la loi de séparation de 1905, la laïcité est considérée par la grande majorité des Français comme l’une des valeurs clefs de la République. En un siècle, elle est passée de la seule inscription juridique à une présence constitutionnelle avec les IVe et Ve Républiques, et, fait encore plus marquant, la laïcité est fortement installée dans les mentalités, dans la culture.
    La laïcité est souvent présentée comme l’exception française incomprise des pays étrangers. D’ailleurs, le tout nouveau Observatoire de la laïcité n’affirme t-il pas dans les intentions d’actions affichées : Faire des propositions pour mieux expliquer à l’étranger ce qu’est la laïcité en France, ses fondements et son application. Si la laïcité est bien une passion française, la réalité laïque n’est peut-être pas si absente qu’on ne le dit dans la diversité des autres situations nationales.
    La laïcité est un terme inventé par la France, pour désigner les modalités de gestion du religieux selon deux grands principes : la liberté de conscience et le principe de séparation Etat/Eglises.
    Comment les autres pays gèrent-ils la régulation du religieux ?
    Christian Bernard est professeur honoraire d’histoire-géographie, vice-président de l’Institut Jacques Cartier (Poitiers), correspondant régional de l’Institut Européen en Sciences des Religions (IESR).

    Jeudi 5 février 2015 20 h30
    Centre Du Guesclin (amphi 3)
    Place Chanzy
    Niort
    (entrée et parking libres)

    Voir le diaporama



    LA CONFERENCE DU JEUDI 12 MARS EST REPORTEE A UNE DATE ULTERIEURE EN RAISON DE L’INDISPONIBILITE DE PIERRE DHARREVILLE
    L’Espace St-Hilaire vous prie d’excuser ce contre-temps

    Conférence débat

    "La laïcité n’est pas ce que vous croyez"

    Avec Pierre Dharréville, journaliste, auteur du livre "La laïcité n’est pas ce que vous croyez" .

    Jeudi 12 mars 2015 à 20 h 30
    Centre Du Guesclin (amphi 1)
    Place Chanzy
    Niort
    (entrée et parking libres)


    Observations

    « La laïcité n’est pas la négation du fait religieux ou son ignorance par la puissance publique mais le respect des opinions religieuses. C’est l’exigence de neutralité religieuse des services publiques, mais cela n’a jamais été un athéisme d’Etat. »
    Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat, régulièrement appelé à trancher.

    « Etat laïque, l’expression a [déjà] trois sens. Avant 1789, la monarchie française de droit divin était laïque en ce sens que le roi ne gouvernait pas l’Eglise et que l’Eglise ne gouvernait pas le royaume. En 1789, la France des droits de l’homme et du citoyen n’est pas laïque puisqu’elle les proclame "en présence et sous les auspices de l’Etre suprême". Elle est pourtant laïque au sens de l’article 10, qui refuse toute discrimination fondée sur une conviction religieuse ou irreligieuse. Peut être dit laïque tout Etat qui reconnaît, respecte et assure l’absolue liberté de conscience de tout homme et de toute femme sur son territoire.

    A l’opposé, qu’est-ce qu’un Etat confessionnel ? C’est un Etat où une religion a une position privilégiée, voire exclusive. C’était le cas de la France d’Ancien Régime, qui était un Etat confessionnel, catholique. Mais tous les pays environnants étaient des pays confessionnels. En Angleterre, c’était la Church of England. Dans les pays nordiques, c’était la Confession d’Augsbourg et à Genève le calvinisme. En Espagne, en Italie, au Portugal, c’était aussi la religion catholique. A l’Est, c’était l’Eglise orthodoxe. Dans l’empire ottoman, c’était la religion musulmane. On avait donc des Etats confessionnels, et même uniconfessionnels. Depuis 1802, la France n’est plus, dans ce sens, un pays confessionnel puisqu’en vertu des lois dites concordataires, c’est un pays où quatre religions, quatre confessions sont également reconnues par la puissance publique.

    La France s’est reconnue république laïque très tardivement. La IIIe République a fait œuvre laïcisatrice, mais n’aurait jamais imaginé se dire laïque. Elle a laïcisé ses institutions, à commencer par l’école, et elle a privatisé le service public des cultes, puisqu’on ne laïcise pas les cultes, mettant ainsi fin au régime concordataire par la séparation de l’Eglise et de l’Etat. »
    Emile Poulat, historien et sociologue, spécialiste de la laïcité à la française (1920-2014)