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  • Un voyage récent nous a permis de prendre conscience du bienfait d’appartenir à une Eglise universelle – le sujet principal du dernier numéro de Paroles en Pays Mellois. Ce bienfait, c’est la découverte des personnes, dans toute leur diversité et leur richesse. C’est la qualité des rencontres.

    A trois – le Père Jérôme de la Roulière, M. Jean-Loup Gerbaud, le Père Jacques Bréchoire -, nous sommes allés à la rencontre de chrétiens palestiniens dans les Territoires occupés par Israël, et à Jérusalem où nous avons principalement séjourné. Voici ce qui s’est passé dans ces rencontres inoubliables. Chacune est une leçon de vie et de courage.

    Dans la petite ville de Taybeh en Palestine, pas très loin du Jourdain, en plein paysage rocailleux, le curé de la paroisse nous a accueillis : un personnage, cet homme ! Ancien styliste de mode, reconverti en prêtre plein de zèle. Ses préoccupations : la défense des droits des Palestiniens aux prises avec les questions de base : accès à l’eau ; sécurité – le village est entouré de « colonies », c’est-à-dire de villages habités par les Israéliens - ; problèmes d’emplois – les jeunes émigrent - ; scolarité : une école très importante ouverte aux musulmans comme aux chrétiens est l’objet de tous ses soins. Les jeunes y acquièrent une bonne formation.

    La rencontre de Monseigneur Sabbah nous a particulièrement marqués. Ce vieil homme qui a consacré sa vie à la reconnaissance de son peuple sur la scène internationale, le peuple palestinien, en de multiples conférences, débats, démarches, voyages – jusqu’à Melle, en mars 2010 -, et qui ont épuisé ses forces. Un pasteur plein de paix, sans illusions sur l’avenir, mais avec l’espérance chevillée au corps : les hommes peuvent changer, il n’y a pas de fatalité en politique comme en tout. Ce combattant à la foi paisible mérite un grand respect.

    La rencontre d’une « ravissante » religieuse égyptienne de quatre-vingt-dix ans, au Monastère des Bénédictines, au sommet du mont des Oliviers, avec vue imprenable sur la vieille ville de Jérusalem, le temple, les mosquées. Cette artiste, sœur Marie-Paule, peint des icônes qui sont connues de par le monde, selon les canons classiques de la peinture des icônes, mais avec en même temps, une touche et une inspiration très personnelles. Ce monastère est lié à celui de Pié-Foulard de Prailles.

    Mlle Marie-Armelle Beaulieu est elle aussi un personnage, avec un franc-parler impressionnant, et une grande connaissance des questions religieuses du Proche-Orient. Elle est directrice d’une revue importante, « Terre Sainte », revue des franciscains qui fait connaître la Palestine et les palestiniens, hors de leur pays. Il est possible de s’abonner ici.

    Quant au Frère Etienne, franciscain, nous l’avons rencontré presque par hasard, et il a eu la délicatesse de consacrer beaucoup de temps pour nous faire connaître Saint Sauveur, paroisse latine de Jérusalem, confiée aux Franciscains. Ceux-ci gèrent les grands lieux de pèlerinage : Bethléem, Nazareth, le Saint-Sépulcre à Jérusalem.

    Rencontre encore avec le théologien du Patriarcat latin, Rafiq Khoury. Occasion pour nous de découvrir l’existence d’une théologie en situation (on appelle cela la théologie contextuelle) selon le contexte de la terre et de l’histoire palestiniennes, bien compliquées toutes les deux. . « Il s’agit d’une théologie qui pose comme idée que la foi contribue à la justice à laquelle a droit ce peuple ». Connaître ce genre de théologie serait très précieux pour les théologiens d’ici.

    Puis ce fut la rencontre elle aussi passionnante avec le directeur du séminaire de Beit-Jalah près de Bethléem, lre Père Jamal Khader Il nous dit qu’il n’y a pas de problèmes de vocation ici : 40 jeunes séminaristes, pour toute la Jordanie et la Palestine, des jeunes répondant à l’appel pour consacrer leur vie à l’Église locale. Nous y avons rencontré un séminariste français coopérant. Pourquoi ne pas mettre en place un échange de séminaristes du diocèse de Poitiers avec ce séminaire palestinien, pour de courts stages très formateurs ? A nouveau un lien d’Église d’Occident à Église d’Orient.

    De même, il y a une véritable vie internationale à la Maison d’Abraham, magnifique bâtisse au-dessus du vieux Jérusalem – une vue de la terrasse à ne pas manquer ! C’est une maison du Secours Catholique qui accueille les pèlerins du monde entier. Nous y avons rencontré des bénévoles français consacrant quelques mois au bon fonctionnement de la maison. Vous pouvez facilement vous proposer pour un séjour de 3 mois, de même qu’au Carmel. : les sœurs ont besoin de personnes pour l’accueil des pèlerins.

    Quant à la suite de ces rencontres, elle est à inventer ! Il ne s’agit pas à proprement parler de pèlerinage en Terre Sainte, mais de rencontres des hommes et des femmes de ce pays. Avec l’idée de les soutenir, car les chrétiens de Palestine, comme ceux de Syrie et d’autres, sont très fragilisés et émigrent en grand nombre. L’impression que nous gardons de ces rencontres, est celle de personnes à la vie difficile, sans avenir assuré, aux prises avec les éternels mêmes problèmes. C’est dur pour eux.

    Le Père Jérôme de la Roulière est partant pour un nouveau voyage-rencontres en octobre-novembre 2018. Sans parler d’autres initiatives personnelles. N’hésitez pas à nous contacter.

    Jacques Bréchoire

    pour info
    http://www.taybeh.info/fr/
    http://www.benedictinesmontdesoliviers.org/

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    article 7744