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  • Après avoir été baptisé par Yohanan le Baptiste dans les eaux du Jourdain, Yéshoua (Jésus) quitta la Judée et revint dans sa région, la Galilée.

    C’est alors qu’il fut invité à des noces à Cana, village proche de Nazareth. Il était accompagné de sa mère Myriam (Marie) et de ses premiers disciples, entre autres Philippe de Bethsaïda et Nathanaël lui-même originaire de Cana.

    Un mariage avait donc lieu à Cana. Cana, de l’hébreu : qaneh (roseau) était une petite localité de Basse Galilée ; sa localisation reste à déterminer : certains historiens la situent à Kefar Kanna à 8 km au nord de Nazareth, d’autres jugent plus réaliste de la placer à 14 km (plus au nord) à Khirbet Qana dont l’environnement marécageux évoque la racine du mot (roseau)

    La présence du prophète Yéshoua à cette fête allait inaugurer en somme la vie publique du Christ.

    Alors que les agapes semblaient se dérouler normalement, une rumeur circule de bouche à oreille : il n’y a plus de vin.

    Embarras des serveurs – désolation du marié – L’ambiance n’y est plus du côté des invités.

    La mère de Yéshoua, attentive comme le sont les mères de famille, s’est sentie concernée par l’inquiétude de l’organisateur du repas ; elle invite son Fils à agir, sachant au fond d’elle-même qu’il peut intervenir.

    Yéshoua fait remarquer à sa mère que ce n’est pas encore le moment de sa manifestation. Certes elle est sa mère, mais il n’est plus le petit garçon de Nazareth ; elle n’a pas à donner des ordres au prophète Yéshoua ; elle n’a pas à intervenir dans le plan de Dieu.

    « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue ». (Jean 2, 4)

    Marie dit aux servants : « Faites tout ce qu’il vous dira. » (Jean 2, 5)

    Malgré le désaccord avec sa mère, Yéshoua intervient avec l’autorité du Fils de Dieu.

    « Il y avait là 6 jarres de pierre destinées à la purification des juifs ; elles contenaient chacune 2 à 3 mesures (environ 80 litres chacune). Yéshoua dit aux servants : Remplissez d’eau ces jarres ; ils les remplirent jusqu’au bord. Yéshoua leur dit : Maintenant puisez et portez-en au maître du repas. Ils lui en portèrent et il goûta l’eau changée en vin. » (Jean 2, 6 à 8)

    Le « signe de Cana » s’achève par l’adhésion des disciples « qui crurent en lui. » Les signes que fera le Christ au long de sa vie publique seront souvent le point de départ de la foi de ceux qui se mettent à le suivre.

    A Cana, Yéshoua n’enseigne pas en paroles, en paraboles, mais par un « fait » ; ainsi est manifestée la puissance divine, comme au baptême dans les eaux du Yarden (le Jourdain), comme à la transfiguration sur les pentes du Mont Hermon, à proximité de Césarée de Philippe.

    Il est important de noter que « le signe de Cana » se déroule dans un contexte de fête ; le Christ, comme en d’autres circonstances, se révèle être le Seigneur de la fête.

    L’évènement de Cana doit être mis en relation avec celui de la multiplication des pains sur les bords de la mer de Galilée ; c’est ainsi que se trouve évoquée l’Eucharistie. D’ailleurs, dans la pratique de nos célébrations eucharistiques, ne serait-il pas heureux d’utiliser l’expression "partage du pain et du vin" plus évocatrice et plus compréhensible pour les fidèles que la formule couramment utilisée "donner la communion" ?

    « Tel fut à Cana de Galilée, le commencement des signes accomplis par Yéshoua. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2, 11)

    Père Joseph GUILBAUD

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