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  • Bonne fête de Pâques - Christ est ressucité - ALLELUIA !

    BONNE FÊTE DE PÂQUES !
    CHRIST EST RESSUCITE, ALLELUIA !

    Chrétiens ou pas, ce que l’on nous annonce comme sujet de la foi parait incroyable. Humainement parlant, c’est effectivement de l’ordre de la déraison scientifique. D’ailleurs, certains chrétiens eux-mêmes, surtout ceux qui ne cultivent pas leur lien avec Dieu, semblent se ranger dans le camp des… incroyants en ce mystère qui est une folie pour l’homme. Une petite plongée au cœur de l’événement ne peut faire, en conséquence, de mal à personne. Les chrétiens « occasionnels » auront l’opportunité de se ressouvenir de leur lointain catéchisme, les chrétiens « pratiquants » pourront de nouveau plonger dans ce qui fait leur foi, et enfin, les non-croyants ou ceux qui n’ont jamais entendu ce récit biblique, pourront se faire une idée, sachant que la Bible n’est pas un livre d’histoire ordinaire.

    (Re)Tournons donc à la source des Ecritures. Nous y lisons ceci : « Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ». Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » ( Evangile selon saint Jean, chapitre 20, versets 1 à 9)

    Etrange récit qui part d’un constat : le tombeau est vide, mais les linges qui ont servi à envelopper le corps de Jésus, le crucifié, ne sont pas mis en désordre comme si on les avait ôtés du corps du mort pour l’enlever du tombeau. Les linges sont en place, comme si le corps avait disparu, laissant, tout simplement, s’affaisser les linges.

    Sur les dires de Marie-Madeleine, toute affolée de la disparition du corps de Jésus, Simon-Pierre (appelé Simon, son vrai prénom lourd de son humanité pécheresse suite à sa « démission » devant la souffrance de son maître et appelé Pierre, surnom que lui a donné Jésus qui a le sens de roc solide) part au tombeau en courant, accompagné de « l’autre disciple, celui que Jésus aimait » (qui n’est pas nommé, ce qui peut signifier chacun de ceux qui lisent l’évangile et qui sont appelés à aller au tombeau vide pour croire). Cet « autre disciple » connaît la primauté de Pierre et n’entrera au tombeau qu’après lui, lui laissant encore cette primauté que Jésus a institué pour son Eglise (Pierre étant le premier des Apôtres et ainsi le premier pape, celui qui doit conforter la foi du peuple). Pour autant, le texte semble souligner que c’est cet « autre disciple » qui « vit et qui crut »en premier.

    Ainsi, comme en sous-entendu, Pierre a besoin du disciple aimé par Jésus pour croire, tandis que le disciple aimé doit le respect et le soutien envers Pierre qui aura pour mission, lorsque Jésus Ressuscité le prendra à part pour le lui dire, de conforter la foi de ce disciple aimé… que nous sommes appelés à être, par grâce.

    On ne peut donc pas adhérer à ce mystère de la résurrection sans la référence à l’Eglise que Jésus a voulu pour cela, avec Pierre comme « chef », dont le successeur actuel est le pape François, et sans accepter d’être disciples que Jésus ne cesse d’aimer. On ne peut croire seul.

    De plus, comme Pierre et le disciple que Jésus aimait l’ont fait en entrant dans le tombeau, il est nécessaire de s’incliner devant cette révélation de la Résurrection du Christ dont nous ne pouvons percer l’insondable mystère, car Dieu demeure plus grand que notre savoir fort limité. S’incliner devant le Christ, c’est admettre notre confiance en lui, même si aucune preuve matérielle ne vient corroborer sa résurrection. C’est un acte de foi qui n’est possible qu’avec un cœur humble, simple, respectueux et aimant puisqu’il se sait aimé. C’est cet acte de foi en l’amour triomphant des forces de mort qui donne le courage de devenir force de paix pour les cœurs blessés, incertains, chancelants et meurtris.

    S’incliner devant le mystère nous comble de la grâce de s’élever vers Dieu. C’est ce qu’ont fait les Apôtres et que sont appelés à faire tous les disciples qui les suivent et que, peut-être, nous voulons être, à la lumière de la fête de Pâques, qui est et demeure la plus importante fête chrétienne.

    Laissons-nous porter par ces mots du pape actuel qui relie ce mystère de la résurrection du Seigneur Jésus à la Paix qui peut habiter notre cœur, si nous nous nous tournons vers la lumière de cette foi qui ne nous veut que du bien, puisqu’elle nous fait comprendre que nous sommes faits pour la vie, celle d’aujourd’hui et surtout celle du Ciel : « Au matin de Pâques, avertis par les femmes, Pierre et l’autre disciple coururent au tombeau et le trouvèrent ouvert et vide. Alors, ils s’approchèrent et « s’inclinèrent » pour entrer dans le tombeau. Pour entrer dans le mystère, il faut « s’incliner », s’abaisser. Seul celui qui s’abaisse comprend la glorification de Jésus et peut le suivre sur sa route. Le monde propose de s’imposer à n’importe quel coût, d’entrer en compétition, de se faire valoir… Mais les chrétiens, par la grâce du Christ mort et ressuscité, sont les « germes d’une autre humanité », dans laquelle nous cherchons à vivre au service les uns des autres, à ne pas être arrogants mais disponibles et respectueux. Cela n’est pas faiblesse mais force véritable ! Celui qui porte en soi la force de Dieu, son amour et sa justice, n’a pas besoin d’user de violence, mais il parle et agit avec la force de la vérité, de la beauté et de l’amour. Implorons aujourd’hui du Seigneur ressuscité la grâce de ne pas céder à l’orgueil qui alimente la violence et les guerres, mais d’avoir l’humble courage du pardon et de la paix. » (Pape François).

    Avec tout cela, Christ est ressuscité ! Bonne fête de Pâques ! ALLELUIA ! AMEN !

    Père Jean-Yves DUCOURNEAU