• Logo
  • Après l’arrestation de Yohanan le Baptiseur, Jésus ou plutôt Yéshoua, puisqu’on l’appelait ainsi, partit pour la Galilée (Marc 1, 14). Markos (Marc) ne dit pas, dans un premier temps, pour quelle raison le Baptiseur est arrêté par la police romaine et jeté en prison. Il le dira plus tard ; mais dès le début de son récit nous sommes avertis : ceux qui veulent annoncer la Bonne Nouvelle, comme le prophète Yohanan, seront en butte aux violents ; ils seront rejetés, tel Yéshoua lui-même. Dans ce passage de l’évangile de Markos, Yéshoua inaugure son ministère mais déjà il sait ce qui l’attend : la défiance, la persécution.

    Yéshoua partit pour la Galilée. « Peuple de Zabulon et de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des Nations ! » (Matthieu 4, 15)

    Pourquoi le Christ va-t-il annoncer l’Evangile en Galilée ? Parce que c’est « une terre de païens » et c’est tout un symbole : la Galilée s’oppose à Jérusalem où règnent les autorités juives qui feront tout pour contrer Yéshoua de Nazareth et le faire disparaître (les autorités religieuses, elles aussi, savent faire usage de la censure). Chaque fois que « la Ville Sainte » sera mentionnée dans l’évangile de Markos, ce sera toujours dans un sens d’hostilité au Christ.

    « Yéshoua partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu » nous dit Markos.

    On traduit souvent le mot grec : euangélion (εὐαγγέλιον) par « Bonne Nouvelle » ; on pourrait tout aussi bien traduire ce mot par « Joyeuse Nouvelle ».
    La prédication du prophète Yéshoua en Galilée a eu un effet très heureux, par l’importance des foules qui venaient à lui, par la nouveauté d’un message qui véhiculait une espérance extraordinaire, l’espérance du salut : « Les temps sont accomplis ; le règne de Dieu est tout proche. » (Marc 1, 15).

    « Comme il passait le long de la mer de Galilée, Yéshoua vit Simon (Pierre) et son frère Andreas (André) en train de jeter leurs filets : c’étaient des pêcheurs. Yéshoua leur dit : « Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes…. Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent ». (Marc 1, 16-18)

    Nous savons par l’évangile de Yohanan (Jean 1, 40-41) que Yéshoua avait déjà rencontré ces hommes à Beth Ananiah (Béthanie) sur les rives du Yarden (Jourdain). Il les connaissait.
    En utilisant le mot « aussitôt », Markos veut montrer combien l’appel est impératif, urgent.

    « Un peu plus loin, Yéshoua vit Iaacob ben Zabdi et Yohanan son frère (Jacques et Jean, fils de Zébédée) qui étaient dans leur barque et préparaient leurs filets ; Yéshoua les appela… ils partirent à sa suite. » (Marc 1, 19-20)
    Le Christ commence son ministère en invitant à le suivre un groupe de pêcheurs galiléens. Il choisit ainsi comme compagnons de route des gens bien ordinaires ne possédant aucune disposition particulière, aucune situation sociale avantageuse. Ce qui est étonnant c’est que ces gens simples prennent le risque de se mettre à la suite du prophète Yéshoua. Cet appel du Seigneur « Suivez-moi » a fait en sorte qu’aujourd’hui ses disciples forment le plus grand nombre de fidèles sur notre planète.

    « Venez, suivez-moi. » Les voies pour suivre le Christ sont aussi variées que les gens sont différents mais elles impliquent toujours de se libérer de ce que nous avions, de ce que nous étions.
    Aujourd’hui encore, même si dans notre monde la foi en Christ est fort contestée, souvent abandonnée ; il est important que des personnes entendent encore l’appel du Seigneur ; c’est la raison d’être de nos communautés chrétiennes locales.

    Maître, nous avons peiné toute la nuit, sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter le filet ». (Luc 5, 5)

    Père Joseph GUILBAUD
    Lire les autres textes du Père Joseph GUILBAUD