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    ...à la communion des saints...

    Ce que les mots veulent dire ?
    Communion fait parti des mots dévalués.

    Certes, les chrétiens l’utilisent, mais toujours dans un sens restreint et spécifique : ils vont à la communion, ils font « leur » communion, ils demandent une « messe de communion ».

    Cette incertitude, quant au sens, oblige lors de la préparation à la première communion à aider les enfants à comprendre ce terme, en aiguisant leur sagacité :

    Communion[1] :

    « Cherche à l’intérieur du mot communion :

    a) 3 petits mots qui commencent par la lettre – U –
    (1 mot de 2 lettres ; 1 de 3 lettres et 1 de 5 lettres)

    b) Cherche un mot de six lettre commençant par – C –

    Voici donc les mots qu’on trouve dans communion, qui nous permet de le comprendre :
    a) Un – Uni – Union.
    b) Commun.

    Être en communion avec quelqu’un, c’est être uni à lui par des liens forts et profonds, c’est partager, avoir en commun des valeurs et des biens. C’est une union d’intérêts, d’idées et de sentiments. C’est être relié les uns aux autres par des convictions, des valeurs, des sentiments, ou des buts communs.

    Quand on communie à la messe, on reçoit le corps du Christ pour entrer davantage en communion avec lui et, du même coup, avec nos frères, « il y a un seul pain et nous sommes tous un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain ! » (1 Co. 10, 17). Le baiser de paix, qui précède la communion dans l’église latine, souligne cette volonté d’établir cette unité parfaite, c’est-à-dire une parfaite communion, du « corps du Christ que nous formons » avant de communier à cet unique pain qui est le corps du Seigneur. (‘Communion’ horizontale et verticale)

    Saint : voici encore un terme dévalué !

    Quand on parle de saints, on ne pense qu’aux personnages exceptionnels dans leur vie et dans leur mort que l’église a canonisés. C’est ignorer la richesse de ce terme qui est d’abord un adjectif qualificatif.

    Saint est le contraire de profane. Pour simplifier, c’est : ce qui est du côté de Dieu, ce qui nous vient de Dieu ou ce qui nous met en lien avec lui.

    Saint a oru origine un radical indoeuropéen sc’t’. En latin il est à l’origine de plusieurs familles de mots, dont Seco, secare, sectum : couper, séparer, mettre à part. Secare a donné en français sécateur, sécable ; sectum a donné section, secteur ; dont Sancio, sanctum, (même famille que sacer, c’est-à-dire sacré, voué à Dieu), ce qui est religieux, sacré, (par opposition au profane) qui a donné saint, en français.

    Donc, saint, c’est ce qui est coupé de l’ordinaire, qui est à part du commun, du quotidien, du mondain, qui est de l’ordre du spirituel en opposition avec le temporel, ce qui est sacré en opposition avec profane, ce qui est voué à Dieu ou vient de Dieu !

    Dans la théologie de l’Ancien Testament la sainteté est le privilège de Dieu, « Dieu seul est saint ». Il est parfaitement saint, d’une sainteté suprême : il est trois fois saint (Cf. Isaïe 6, 3).

    Dans le Temple de Jérusalem, il y a deux lieux « à part », séparés du monde profane : le saint, où seuls les prêtres peuvent entrer pour célébrer le culte divin, les sacrifices et oblations sur l’autel du Seigneur. Il y a surtout le Saint des Saints, le lieu où Dieu seul demeure. Seul le Grand Prêtre a le droit d’y pénétrer et une seule fois par an. La sainteté est donc le seul privilège de Dieu, l’homme en est exclu. La médiation du sacerdoce (sacer = sacré) permet de relier ces deux mondes clos.

    Le Nouveau Testament va opérer une révolution, puisque, dans le Christ, la sainteté habite l’homme, Dieu (le seul saint) a pris notre humanité ! Il y a un échange, « en devenant homme Dieu a donné à l’homme sa divinité ». Le Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes, ouvre à la communion éternelle avec lui. Si, par le baptême, nous devenons « fils de Dieu », comme le Christ, nous devenons, nous aussi, « saints » avec lui. C’est pourquoi, dans ses épîtres, Paul s’adresse aux saints de l’église de… (Lire les « adresses » qui ouvrent les épîtres de Paul). Les saints, c’est la communauté des baptisés.

    C’est au fur et à mesure de l’évolution de l’église, qu’on réserva l’appellation « saint » aux seuls élus qui ont quittés cette terre et qui, grâce aux mérites de leur vie, habitent la demeure de Dieu. Ils sont désormais pour nous des modèles et des intercesseurs. Les saints sont des hommes qui, par leur vie, ont fait voir le Christ à leurs frères, icônes du Christ, ce sont les amis de Dieu.

    Et la communion des saints ?

    Après ces explications de vocabulaire, voyons ce que nous confessons dans notre symbole des Apôtres quand nous disons : « Je crois en la communion des saints »
    C’est l’église, peuple de Dieu, communauté des baptisés qui est « la communion des saints ».
    On peut distinguer trois niveaux de signification :
    La communion des saints exprime notre participation à l’unique saint. Nous avons été investis par l’Esprit Saint sanctificateur. Nous sommes l’assemblée des saints.

    La communion des saints exprime notre participation aux choses saintes. L’assemblée des baptisés reçoit de Dieu, par son église, les vivres de sa sainteté : La Parole de Dieu et les Sacrements.

    La communion des saints exprime la complémentarité des baptisés. Vivre en communion d’amour... le service de la charité la « diakonia » (service).

    Riches de leurs diversités et de leurs charismes particuliers (les dons de l’Esprit) les baptisés vivent cette communion au service de la communauté.

    La communion des saints s’entend donc de l’union des baptisés entre eux.
    La communion des baptisés exprime l’unité du corps du Christ. Buvant à la même source, vivant le même amour, attendant la même gloire.

    « Il y a diversité de dons de la grâce, mais c’est le même Esprit, diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur, diversité de modes d’action, mais c’est le même Dieu qui, en tous, met tout en œuvre. A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous. A l’un, par l’Esprit, est donné un message de sagesse, à l’autre, un message de connaissance, selon le même Esprit ; à l’un, dans le même Esprit, c’est la foi ; à un autre, dans l’unique Esprit, ce sont des dons de guérison ; à tel autre, d’opérer des miracles, à tel autre, de prophétiser, à tel autre, de discerner les esprits, à tel autre encore, de parler en langues ; enfin, à tel autre, de les interpréter. Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui le met en œuvre, accordant à chacun des dons personnels divers, comme il veut. En effet, prenons une comparaison : le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres ; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Le corps, en effet, ne se compose pas d’un seul membre mais de plusieurs. Si le pied disait : « Comme je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps », cesserait-il pour autant d’appartenir au corps ? Si l’oreille disait : « Comme je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps », cesserait-elle pour autant d’appartenir au corps ? Si le corps entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était oreille, où serait l’odorat ? Mais Dieu a disposé dans le corps chacun des membres, selon sa volonté. Si l’ensemble était un seul membre, où serait le corps ? Il y a donc plusieurs membres mais un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, même les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires, et ceux que nous tenons pour les moins honorables, c’est à eux que nous faisons le plus d’honneur. Moins ils sont décents, plus décemment nous les traitons : ceux qui sont décents n’ont pas besoin de ces égards. Mais Dieu a composé le corps en donnant plus d’honneur à ce qui en manque, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps mais que les membres aient un commun souci les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance : si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie. Or vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et ceux que Dieu a disposés dans l’Eglise sont, premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des hommes chargés de l’enseignement ; vient ensuite le don des miracles, puis de guérison, d’assistance, de direction, et le don de parler en langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous enseignent-ils ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils le don de guérison ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ? » 1 Co. 12, 4-30.

    La communion des saints s’entend aussi de l’union des fidèles avec tous les baptisés.
    La même foi, la même espérance et le même amour unissent tous ceux qui vivent dans l’église, qui forment cette église. Cette communion s’étend à l’ensemble des baptisés de l’église, y compris avec ceux qui ont quitté notre terre et sont dans la Jérusalem éternelle l’église du ciel, ceux que nous appelons « les saints » ou « les bienheureux ». C’est eux que l’on célèbre le jour du premier novembre : la Toussaint.

    Cette union des fidèles au-delà de l’espace et du temps est un secours et un encouragement pour les chrétiens qui sont encore sur le chemin de ce monde. Les saints sont pour nous des modèles, des grands frères ou des grandes sœurs qui encouragent notre cheminement, leur prière auprès de Dieu est force et soutien pour nous ! Chacun de notre côté, nous adressons au Père une unique prière qui renforce notre unité. L’église universelle est constituée des hommes de tous les temps, de tous pays et de toutes cultures. Aussi bien ceux qui ont vécu avant le Christ (qu’il a relevé du séjour des morts lors de la résurrection) que ceux qui vivent aujourd’hui sous le regard de Dieu et ceux qui, après nous, seront appelés à rejoindre le peuple de Dieu.

    Cette communion des saints s’entend bien entendu du lien des chrétiens de la terre avec ceux du ciel, tant les bienheureux que les défunts « en voie de purification ». Pour ceux qui ont appris la religion avec le catéchisme des diocèses de France[2] : La Communion des Saints concerne des trois degrés de l’église : Triomphante, souffrante et militante !

    Le plan universel de salut du Christ dépasse cette vision quelque peu réductrice. Cette communion des saints déborde les frontières religieuses. Le Salut universel du Christ englobe toute l’humanité, aussi bien ceux qui ne sont pas catholiques (15) que ceux qui ne croient pas au Christ et au Dieu de Jésus-Christ (16) :

    « 15. Avec ceux qui, baptisés, s’honorent du nom de chrétiens, mais ne professent pas intégralement la foi ou ne conservent pas l’unité de la communion avec le successeur de Pierre, l’Eglise se sait unie par de multiples rapports. Beaucoup, en effet, vénèrent la sainte Écriture comme norme de foi et de vie ; ils manifestent aussi un authentique zèle religieux, croient avec amour en Dieu le Père tout-puissant et dans le Christ, Fils de Dieu Sauveur, sont marqués par le baptême, qui les unit au Christ et, en outre, reconnaissent et acceptent d’autres sacrements dans leurs propres Églises ou communautés. Plusieurs parmi eux ont aussi l’épiscopat, célèbrent la sainte Eucharistie et cultivent la dévotion envers la Vierge Mère de Dieu. A cela s’ajoute la communion par la prière et d’autres bienfaits spirituels ; et même une union réelle dans l’Esprit-Saint, car l’Esprit agit également en eux par ses dons et ses grâces, avec sa puissance sanctificatrice ; et il a donné à certains d’entre eux une vertu qui les a fortifiés jusqu’à l’effusion de leur sang. Ainsi l’Esprit éveille-t-il en tous les disciples du Christ le désir et oriente-t-il leur activité afin que tous s’unissent pacifiquement, de la manière que le Christ a fixée, en un seul troupeau et sous un seul Pasteur. Et pour obtenir cette unité la Mère Eglise ne cesse de prier, d’espérer et d’agir. Elle exhorte ses fils à se purifier et à se renouveler, afin que l’image du Christ resplendisse, plus nette, sur le visage de l’Eglise.

    « 16. Enfin, ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile sont ordonnés de façons diverses au Peuple de Dieu. Et d’abord, le peuple qui reçut les alliances et les promesses et dont le Christ est né selon la chair (cf. Rom. 9, 4-5) ; peuple élu de Dieu et qui lui est très cher en raison de ses ancêtres, car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance (Rom. 11, 28-29). Mais le dessein de salut englobe aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux, d’abord, les Musulmans qui, en déclarant qu’ils gardent la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour. Quant à ceux qui cherchent le Dieu inconnu sous les ombres et les figures, Dieu lui-même n’est pas loin d’eux non plus, puisqu’il donne à tous la vie, le souffle et toutes choses (cf. Act. 17, 25-28), et que le Sauveur veut le salut de tous les hommes (cf. I Tim. 2, 4). En effet ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Eglise et cependant cherchent Dieu d’un cœur sincère et qui, sous l’influence de la grâce, s’efforcent d’accomplir dans leurs actes sa volonté qu’ils connaissent par les injonctions de leur conscience, ceux-là aussi peuvent obtenir le salut éternel. Et la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu’il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s’efforcent, avec l’aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme un terrain propice à l’Évangile et un don de Celui qui éclaire tout homme, pour qu’il obtienne finalement la vie. [...] » (Vatican II : Constitution Dogmatique « Lumen Gentium » n° 15 et 16).

    ...à la rémission des péchés...[3]

    Qu’est-ce que le péché ?

    Péché, vient d’un mot latin : peccata, la faute, le mal, faiblir, faire un faux plat. (En hébreux : hrotto, en grec : amartia).

    La notion de péché nous est révélée par toute l’Écriture. Depuis la désobéissance d’Adam, en passant par toutes les infidélités de l’homme aux alliances avec Dieu, on peut dire que le péché se résume en une attitude de refus, d’éloignement, « l’homme tourne le dos » à Dieu. (La conversion est le retournement, la remise dans le bon sens). Tout ce qui nuit au plan créateur de Dieu est péché. Le péché est rupture.

    Suivre les commandements c’est éviter le péché et prouver à Dieu notre fidélité. Seul le pardon peut renouer le fil rompu de la communion avec Dieu.

    La rémission qu’est ce que c’est ?

    Remettre ce verbe est surtout utilisé dans le langage juridique « remettre une dette » qui a un singulier synonyme en français : « éteindre une dette ». Remettre les péchés est le privilège de Dieu seul dans le Premier Testament. Dieu seul peut pardonner les péchés. Outre la journée annuelle « Fête du Grand Pardon » (Yom Kippur), tous les cinquante ans, il y a « l’année Jubilaire », « l’année sainte ». Concrètement, durant cette année, toutes les dettes étaient remises, même celles concernant l’argent et la vie civile, les champs sont mis en jachère, les esclaves retrouvent la liberté ! On efface tout, on repart à zéro. (Cf. Lév. 25, 1-19 et parallèles : Ex. 21, 2-11 ; Dt. 15, 12-18 ; Jr. 8-22 ; Is. 61, 1-3)

    Par son pardon, Dieu rétablit l’homme dans l’Alliance rompue par le péché. Que Jésus pardonne les péchés[4] fut cause de scandale pour beaucoup de ses contemporains ! Pourtant, c’est dans ce but que Dieu, en Jésus Christ, est venu parmi-nous. Il s’est employé à révéler la miséricorde divine grâce à de nombreux signes. Dieu veut le salut de tous les hommes. Tous étant pécheurs, seul le pardon de Dieu peut conduire l’homme au salut !

    C’est d’abord le baptême qui procure la rémission des péchés, comme l’affirme le Symbole de Nicée-Constantinople : « Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés ». Par le Baptême, dans le Christ, nous passons du péché, qui conduit à la mort, à la vie. Refuser satan et le péché pour choisir le Christ et la foi de l’église est l’attitude indispensable pour s’approcher du baptême. Ayant rejeté le mal pour choisir le Bien, le baptisé est réconcilié avec Dieu. Il retrouve sa dignité de Fils (Cf. Luc 15, 11-32) !

    Dans un premier temps, l’église n’a pratiqué, pour la rémission des péchés, que le seul sacrement du Baptême. Mais très vite, la vie chrétienne se développant la longévité de ses membres s’accrut aussi ! On vit surtout apparaître le problème lors des persécutions, un homme qui, sous la torture, avait renié sa foi et revenait vers la communauté pouvait-il obtenir le pardon de nouveau, alors que selon la tradition du Nouveau Testament « il n’y a qu’un seul baptême » (cf. Eph. 4, 5) ?

    C’est alors que se mit en place un nouveau sacrement « la Pénitence » que l’on ne donnait qu’une seule fois dans une vie chrétienne, une sorte de « seconde chance », un « second baptême » qu’on ne reçoit qu’une fois (comme le premier). Cette absolution ne concernait que des péchés graves : le meurtre, l’adultère, la profanation, l’apostasie. C’était un acte public et solennel : « L’entrée en pénitence ». Présidée par l’évêque, le mercredi des cendres, revêtus du silice et de la cendre, les pécheurs demandant le pardon attendaient pendant tout le Carême et parfois pendant plusieurs années, leur réconciliation par l’évêque le matin du Jeudi Saint ! Reprenons brièvement les phases d’élaboration, du sacrement de pénitence dans l’église antique, à celui de l’église d’aujourd’hui.

    Les grands moments de l’histoire du Sacrement de Pénitence :

    La pénitence publique (Ie-VIe siècle) (Nous est connue seulement à partir du IIIe siècle). Elle est concédée une seule fois dans la vie et réservée aux péchés graves. Elle est caractérisée par une longue expiation qui se conclut par une réconciliation ecclésiale par le ministère de l’évêque, en présence de toute la communauté chrétienne.

    La pénitence tarifée (VIIe-XIe siècle). Elle se répand peu à peu en raison de nouvelles situations culturelles et pastorales. Elle s’inspire de la pratique de la direction de conscience pratiquée par les moines. Elle est réitérable, elle s’accompagne d’une expiation « tarifée », c’est-à-dire établie en fonction d’une hiérarchie des péchés, et elle est suivie d’une réconciliation privée à travers le ministère d’un prêtre.

    La pénitence privée (à partir du XIe siècle) comprend la « confession » à un prêtre et l’absolution immédiate après l’acceptation d’une légère satisfaction. Cette pratique, qui est parvenue jusqu’à nous, a été codifiée par le concile de Trente. Celui-ci a beaucoup insisté sur la fonction du prêtre médecin et juge et sur les actes du pénitent (contrition, confession, satisfaction) et il a recommandé ce qu’on appelle « la confession de dévotion ».

    La rémission des péchés est étroitement liée à la Pâque du Christ.

    En christianisme, tous les sacrements ont leur source dans le sacrement de la Pâque du Christ, sacrifice offert pour la rémission des péchés. Lors de sa première apparition aux disciples, au soir de Pâque, le quatrième évangile montre le Christ soufflant sur les apôtres pour leur donner le pouvoir de remettre les péchés. Par les Apôtres, ce pouvoir incombe à l’église, par le ministère sacramentel de l’évêque et des prêtres. Mais la réconciliation n’est pas le seul privilège sacramentel du ministère ordonné. Le pardon appartient à tout baptisé, « Pardonne-nous nos péchés, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (littéralement : « remets nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs ») disons-nous dans le Notre Père (Mt. 6, 9-13). Le pardon mutuel fait parti des devoirs de la vie communautaire et fraternelle, nous participons par notre ministère du pardon mutuel à la rémission des péchés et à la réconciliation de l’humanité avec Dieu. Le pardon mutuel est le gage de notre réconciliation avec Dieu.

    20 Car je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. 21 Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre ; celui qui commettra un meurtre en répondra au tribunal. 22 Et moi je vous dis : quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal ; celui qui dira à son frère : "imbécile" sera justiciable du sanhédrin ; celui qui dira "fou" sera passible de la géhenne de feu. 23 Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; viens alors présenter ton offrande. 25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire, tant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que cet adversaire ne te livre au juge, le juge au gendarme, et que tu ne sois jeté en prison. 26 En vérité, je te le déclare : tu n’en sortiras pas tant que tu n’auras pas payé jusqu’au dernier centime. (Mt. 5, 20-26).

    Père Jean-Luc Voillot
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    [1] « Viens, Seigneur Jésus » pour préparer la communion Eucharistique. Collection « Les grands Thèmes Chrétiens ». Éditions Tardy

    [2] Vingt et unième leçon (Catéchisme à l’usage des diocèses de France- MAME-TOURS, 1947. p. 97 – 98)

    * 137. Que veulent dire ces mots « la communion des Saints » ?

    Ces mots « la communion des Saints » veulent dire que tous les membres de l’Église sont unis entre eux.

    * 138. Quels sont les membres de l’Église unis par la communion des Saints ?

    Les membres de l’Église unis par la communion des Saints sont les Saints du ciel, les âmes du purgatoire et les fidèles de la terre.

    NOTE. - Les Saints du ciel sont appelés l’Église triomphante ; les âmes du purgatoire, l’Église souffrante ; et les fidèles de la terre, l’Église militante. Tous ces membres ne forment qu’une seule Église, l’Église de Jésus-Christ. Ensemble ils ne forment qu’un corps : c’est ce qu’on appelle le corps mystique du Christ.

    139. Comment êtes-vous uni aux Saints du ciel ?

    Je suis uni aux Saints du ciel par les prières que je leur fais et par les grâces qu’ils m’obtiennent de Dieu.

    140. Comment êtes-vous uni aux âmes du purgatoire ?

    Je suis uni aux âmes du purgatoire par les prières et les bonnes œuvres que j’offre à Dieu pour leur soulagement.

    141. Comment les fidèles de la terre sont-ils unis entre eux ?

    Les fidèles de la terre sont unis entre eux parce que chacun profite des prières et des mérites de tous.

    [3] « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde, par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés, par le ministère de l’église qu’il vous donne la grâce et la paix » (Formule de l’Absolution)

    Dieu notre Père, ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.

    C’est lui qui nous a aimés le premier : Et il a envoyé son Fils dans le monde pour que le monde soit sauvé par lui. Qu’il vous montre sa miséricorde et vous donne la paix. Amen.

    Jésus Christ, le Seigneur livré à la mort pour nos fautes, est ressuscité pour notre justification.

    Il a répandu son Esprit Saint sur les Apôtres pour qu’ils reçoivent le pouvoir de remettre les péchés. Par notre ministère, que Jésus lui-même vous délivre du mal et vous remplisse de l’Esprit Saint. Amen.

    L’Esprit Saint, notre aide et notre défenseur, nous a été donné pour la rémission des péchés et en lui nous pouvons approcher du Père. Que l’Esprit illumine et purifie nos cœurs : Ainsi vous pourrez annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Amen. (Formule développée pour l’Absolution collective)

    [4] Cf. Lc. 5, 17 ss. ; Marc 2 ; Mt 9)